Partager la publication "« Quand on peut, on veut » : la transition écologique passe par de nouveaux modes de vie"
Et si on adoptait de nouveaux mode de vies plus durable ? Dans une étude dévoilée par le think tank Iddri (Institut du Développement Durable et des Relations Internationales), les auteurs expliquent que « Mobiliser le concept de ‘modes de vie’ est
indispensable pour construire une transition écologique juste et effective. » Mais comment réaliser cela ? Tel est le vrai défi.
L’idée traditionnelle du « quand on veut, on peut » a prouvé ses limites en matière de transition écologique. C’est pour cela que les chercheurs proposent une approche plus nuancée, axée sur les modes de vie. Une approche qui renverse cette formule en « quand on peut, on veut ». Plus qu’une approche individuelle, ce sont les modes de vie de toutes et tous qu’il importe de modifier pour embarquer tout le monde vers un monde plus durable.
De nouveaux modes de vie « désirables » et non par dépit
Le rapport souligne que « La mise en œuvre de la transition suppose de renverser la perspective : ne pas chercher uniquement à promouvoir une ‘prise de conscience’ environnementale qui échoue souvent à se traduire dans les faits, mais plutôt rendre possibles, faciles, attractives, et désirables les pratiques ‘vertueuses’, dans le cadre d’un partage juste des changements. »
Selon les chercheurs, l’évolution de notre quotidien de ne doit pas reposer sur les seules épaules des citoyens. Il faut créer un nouvel équilibre en faisant davantage entrer les acteurs publics et privés dans la balance. Ce sont eux « qui ont le plus de pouvoir pour façonner les offres et normes qui structurent nos modes de vie », explique l’étude.
Se nourrir, se déplacer, se loger… il faut changer de paradigme
Concrètement, soit on part du principe que « les Français ne pourront jamais se passr de viande », comme on l’entend trop souvent, soit on réfléchit à comment développer une alimentation plus végétale dans nos repas. Pour cela, « considérer des pratiques, plutôt que des ‘comportements’ ou des ‘choix’, permet d’élargir le champ des leviers à actionner bien au-delà de la responsabilisation de l’individu ou la fourniture d’information. »
Dans le cas de l’alimentation, « c’est imaginer que pour susciter l’adoption d’une alimentation plus végétale, il faille que l’offre en produits végétariens soit plus importante dans les enseignes de grande distribution (offre et infrastructure), que la puissance publique promeuve l’image d’un nouveau repas à la Française (normes) et l’institue dans des dispositifs collectifs concrets (ex. restauration scolaire), ou encore que des ateliers de cuisine végétarienne soient accessibles (compétence) », peut-on lire dans l’étude. C’est avant tout aux politiques d’agir sur les environnements (physique, économique, socio-culturel, cognitif) qui conditionnent ces modes de vie. Mais encore faut-il qu’ils en aient la volonté…
Un nouveau contrat social compatible avec les limites planétaires
La France, pour réussir sa transition écologique, n’a d’autre choix que de mettre en place des mesures ambitieuses. « La transition écologique est un changement social et politique au moins autant qu’un changement technique et économique. » D’un contrat social basé sur l’abondance et la consommation, il faut basculer vers un système qui s’inscrit à l’intérieur des limites planétaires. Le modèle actuel génère non seulement des problèmes environnementaux, mais aussi des tensions sociales croissantes. Mais l’évolution vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement ne peut se faire sans une révision en profondeur du cadre social qui régit nos vies.
Ce nouveau contrat social, tel qu’évoqué dans l’étude, devrait s’articuler autour de quatre grands pactes qui soutiennent notre vie en société : la sécurité, la démocratie, le travail, et la consommation. Il s’agit de repenser ces dimensions afin de créer un espace où l’individu peut s’épanouir tout en respectant les limites écologiques. Pour cela, des initiatives comme la Théorie du donut ou les expérimentations de « territoires zéro chômeur » en France, qui cherchent à concilier équité sociale et durabilité environnementale, pourraient servir de modèles.
« Quand on peut, on veut » n’est pas seulement une maxime provocatrice, mais un appel à l’action collective. En créant les conditions favorables à des modes de vie vertueux, la société peut franchir le cap et engager une véritable transition écologique.
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