Performance climatique : la France à la 25e place du rapport annuel GermanWatch

L’indice de performance en matière de changement climatique (CCPI) est un outil de suivi indépendant qui évalue les performances de 63 pays dans le monde (90 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre) en matière d’atténuation du changement climatique. Il permet de comparer les efforts d’atténuation du changement climatique et les progrès réalisés pays par pays. Pour l’édition 2025, dévoilée le 20 novembre dernier, la France figure à la 25e place du classement mondial avec une note de 59,18, contre 37e l’année précédente. Elle “obtient une note moyenne en matière d’émissions de gaz à effet de serre et de consommation d’énergie. Et une note faible en matière d’énergies renouvelables et de politique climatique”, note le rapport GermanWatch 2025.

Si la progression est encourageante (+12 places), le pays reste encore loin de la moyenne européenne. L’UE – dans son ensemble – est 17e du classement. À titre individuel, l’Allemagne est 16e (-2), l’Espagne 19e, l’Italie 43e, le Danemark et les Pays-Bas respectivement 4e et 5e. Le Royaume-Uni pointe à la 6e position tandis que, concernant les deux géants, la Chine est 55e (-4) et les États-Unis 57e (stable). Les Danois, quatrièmes, sont en réalité les premiers du classement. En effet, GermanWatch indique que “aucun pays n’a fait assez pour prévenir les changements climatiques dangereux” et mérité de se classer dans le Top 3.

Selon l'Indice de Performance Climatique, la France n'est pas en voie de respecter le Fit for 55

Dans son rapport détaillé, GermanWatch souligne que "La France a considérablement augmenté son objectif d’énergies renouvelables du Plan national énergie-climat (PNEC) pour 2030. Le PNEC ne fait cependant aucune mention de l’objectif de réduction des émissions de GES de 55 %, qui fait partie du programme Fit for 55. Le pays n’est pas en voie de respecter cet engagement."

La France obtient donc un classement "faible" dans la catégorie des énergies renouvelables, avec une performance en retard sur les tendances mondiales. Cela peut s'expliquer notamment par la part importante du nucléaire dans notre mix énergétique, ce qui réduit la part des énergies renouvelables dans le total. GermanWatch souligne que "l'objectif pour 2030 est jugé 'élevé', ce qui montre une ambition, mais l'écart avec les résultats actuels reste important." Par ailleurs, sur l'utilisation de l'énergie, la France affiche une performance "moyenne", notamment pour sa consommation énergétique par habitant. Et notre pays se situe dans la catégorie "faible" pour sa politique climatique. Bref, peut – et doit – mieux faire.

Un monde encore en retard face à l'urgence climatique

GermanWatch a laissé le TOP 3 de son classement vide pour signifier le manque d'ambition général. Aucun pays n'a réalisé les performances nécessaires pour contribuer à lutter contre l'urgence climatique et contenir le réchauffement climatique sous le seuil critique de 1,5°C. De nombreux pays continuent d’utiliser des combustibles fossiles, notamment le gaz. Tout en bas du classement, on retrouve d'ailleurs des pays exportateurs et utilisateurs de combustibles fossiles comme les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite et l'Iran.

À noter aussi que la plupart des pays du G20 – responsables de 75 % des émissions mondiales – se situent dans le fond du classement (score bas ou très bas). Le Royaume-Uni (6e) et l’Inde (10e) sont les deux seuls pays du G20 parmi les plus performants du CCPI 2025.

Des écarts criants entre ambition et mise en œuvre

Le rapport révèle également deux lacunes majeures : l'ambition et la mise en œuvre. Si certains États fixent des objectifs ambitieux pour 2030, la majorité échoue à détailler des politiques concrètes pour y parvenir. Et les écarts entre les plans nationaux et les niveaux d’émissions nécessaires sont de plus en plus préoccupants à mesure que les années passent.

Des nations riches en combustibles fossiles, comme l'Arabie saoudite ou la Russie, figurent parmi les moins performantes, freinant la transition énergétique mondiale. En parallèle, la Chine et les États-Unis, principaux émetteurs, devraient encore accélérer leurs efforts malgré des initiatives prometteuses. Avec la récente élection de Donald Trump aux USA, on peut supposer que ce ne sera pas le cas ces prochaines années.

Le CCPI souligne enfin l'urgence d'adopter des politiques plus robustes, notamment dans l'élimination des subventions aux énergies fossiles et la mise en place de stratégies claires pour tripler la capacité mondiale en énergies renouvelables d'ici à 2030. Il y a bien eu un ajout record de 473 GW de capacités en 2023, mais nous restons encore globalement très loin du compte. L'absence de feuille de route claire adoptée à la COP29 ne va pas arranger les choses.

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