Harnes (Pas-de-Calais, 62), Hauts-de-France – Au début de l’histoire, on trouve Post Mining Network, association de chercheurs fondée pour soutenir le développement, version écolo, d’anciennes régions minières dans plus de vingt pays. En 2023, l’association se penche sur le sort de la Cité d’Orient, à Harnes (Pas-de-Calais). Ce quartier est un coron avec des enfilades de maisons en briques. Le projet consiste à rénover vingt-cinq de ces logements sociaux en utilisant des matériaux biosourcés, locaux, bon marché.

Et avec la contribution des habitants. Post Mining Network se tourne alors vers un acteur de la région, About a Worker. Ce studio de design, fondé en 2017, possède un atelier de fabrication à Roubaix et multiplie les projets dans lesquels les ouvriers du textile deviennent des créateurs de mode. “Entre 2023 et 2024, nous avons organisé, avec les élèves de l’École nationale d’architecture et de paysage de Lille (Ensap Lille), des ateliers pour les habitants de la Cité d’Orient”, raconte Kim Hou, à la tête d’About a Worker avec Paul Boulenger. Objectif ? Écouter leurs besoins et faire avec eux.

Des rideaux qui permettent d’augmenter la tempérure de 5 °C

“Les maisons de cette cité sont belles, poursuit-elle, mais elles n’ont pas été rénovées depuis des années. Car la problématique principale de leurs habitants, c’est de se nourrir, de payer leur loyer et de se chauffer.” La solution mise en œuvre est basique : des rideaux ! Cinq prototypes sont mis au point et cousus à la main par les étudiants et les habitants. Pour isoler de l’humidité, on utilise du lin blanc et un rembourrage fait de vêtements broyés. Ce dernier, baptisé “Métisse”, est produit par Le Relais, filière d’Emmaüs. Le lin est issu de stocks dormants.

Les premiers tests sont probants à tous les niveaux : ces rideaux ont permis d’augmenter la température de 5 °C dans les maisons, et leur fabrication de créer du lien social. Il est temps de passer à la production. “On réfléchit à la meilleure façon de le faire, précise Kim Hou. Ce sera peut-être avec les habitants, certains ont des machines à coudre.“

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