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Dans le Vexin, le premier éco-hameau participatif et intergénérationnel rural d’Île-de-France

Saint-Cyr-en-Arthies (Val d’Oise, 95), Île-de-France – Comment redynamiser un village du Vexin de moins de 250 habitants ? Une vingtaine de familles a eu l’idée d’y créer le premier éco-hameau participatif et intergénérationnel rural en Île-de-France. “L’idée a germé en 2012 quand la maire a rendu un terrain de la commune constructible à condition d’y construire un projet de construction vertueux, explique Marie-Claire Auger, présidente de la coopérative et cogérante de la société, une société civile immobilière d’attribution (SCIA), derrière cet habitat participatif. Tout cela a pris du temps mais l’éco-hameau est en train de voir le jour et sera prêt dans quelques mois. C’est du bâti neuf en éco-construction.” Le budget global est de 4 millions d’euros, ce qui revient à environ 2 800 euros/m2.

Près d’une boucle de la Seine et en plein cœur du Parc Naturel Régional du Vexin Français, le terrain de Champ Foulon a été cédé en 2021 par la mairie à un prix attractif. 28 logements de différentes tailles sont en train de sortir de terre. Quatorze ont été achetés de manière classique et l’autre moitié appartient à une coopérative. Celle-ci s’est chargée de trouver un prêt attractif commun tandis que les futurs propriétaires s’acquittaient de 30 % du total. “C’est un montage financier qui se veut non spéculatif. À leur départ, les membres du Collectif de Champ Foulon cèderont leurs parts au même prix qu’ils les auront achetés. Seul l’indice du logement sera pris en compte pour revaloriser le bien”, précise Marie-Claire Auger.

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Le projet d’habitat partagé à Champ Foulon. Crédit : Angélique Chedemois.

Des habitats partagés et des logements éco-construits

Concrètement, cinq bâtiments sont en cours de construction d’un étage. “Ce sont comme des corps de ferme, des sortes de longères transformées en logements mitoyens”, souligne Guillaume Bourgeais, également cogérant. Les habitations personnelles, qui vont de 37 à 113 m2, sont complétées par trois buanderies communes, un atelier de bricolage partagé, un espace de rangement (local à vélo notamment), des jardins partagés et un pavillon d’accueil. Le tout est fabriqué selon les normes environnementales ART 2012 mais avec une isolation thermique bien supérieure. “Les maisons sont toutes en ossature bois et l’isolant est de la fibre de bois. Ce ne sont pas tout à fait des maisons passives mais on s’en approche. Nous avons aussi fait la demande pour être labellisé écoquartier”, ajoute le cogérant.

La maison collective a pour vocation d’accueillir des événements festifs et culturels. “Parmi les futurs habitants, il y a des musiciens, des amateurs de théâtre… l’objectif est de proposer des activités à la fois aux habitants du hameau mais aussi à tout le village et même alentour. Le but est que ce soit un lieu de vie où chacun vient s’il en a envie”, déclare Marie-Claire Auger.

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Les premières longères de Champ Foulon commencent à sortir de terre. Crédit : François Fabiani.

Des bénéfices pour la mairie aussi

En cédant un terrain non viabilisé et en s’assurant de son aménagement vertueux, la mairie va non seulement dynamiser la vie de la commune avec ce nouvel éco-hameau mais elle en retire déjà des bénéfices concrets. La mairie a accordé un permis de construire avantageux et facilité son obtention en raison du caractère écologique du éco-hameau (notamment sa faible empreinte au sol). Cette démarche a aussi permis à la commune de bénéficier d’aides qui ont été utilisées pour financer les travaux de rénovation énergétique de l’école.

En outre, une gestion de l’eau sobre a été imaginée. Des bosquets de pluie, une forte végétalisation va faire en sorte de créer un terrain avec une forte résilience face à la pluie. Quant aux eaux usées, elles seront traitées en phytoépuration directement à l’éco-hameau. Un bassin avec des roseaux assurera une première filtration. Puis une noue consécutive s’assurera de parfaire le travail. Au sortir de cette double étape, l’eau sera de qualité “eau de baignade”. Un aménagement qui devrait aussi aider les végétaux à se développer et toute une biodiversité (oiseaux, batraciens…) s’épanouir.

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Dans le projet, la biodiversité a été préservée au maximum et l’empreinte au sol est minimale. Crédit : François Fabiani.

Un éco-hameau à la gouvernance partagée

Couples, familles avec enfants, jeunes, retraités… l’éco-hameau de Champ Foulon se veut inclusif. “Nous souhaitons avoir un équilibre entre habitants de moins de 50 ans et quinquagénaires et plus”, pointe la cogérante. Pour ce qui est de la vie de la communauté, une charte a été établie. Elle stipule que l’éco-hameau repose sur un mode de vie collectif, écologique et participatif, favorisant la solidarité, le partage et la convivialité. Le collectif s’engage à limiter son empreinte écologique en optimisant les ressources naturelles et en intégrant des pratiques durables, tout en garantissant une mixité sociale et générationnelle. La gouvernance repose sur la communication, l’entraide et une gestion collective évolutive, afin de concilier respect des individus, responsabilité environnementale et engagement citoyen.

“Chacun a son intimité, son habitation personnelle. La participation aux activités de groupe est libre. Mais le principe de base est de participer à la vie de la communauté, en toute bienveillance, dans l’attention aux autres. Nous tenons aussi à une certaine sobriété en matière de consommation comme de déplacements. D’ailleurs, le Parc Naturel Régional du Vexin soutient activement notre projet et va nous doter d’un scooter électrique et d’une voiture électrique partagés”, ajoute Marie-Claire Auger.

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Vue aérienne du projet d’habitat partagé à Champ Foulon. Crédit : Parc Naturel Régional du Vexin Français.

Encore quelques lots libres au Champ Foulon

Les 28 logements seront livrés en deux temps : les clés des habitations de la coopérative seront remises à l’été 2025 tandis que les bâtis des accessions à la propriété classique seront terminés à l’hiver 2025-2026. Dans les deux cas de figure, les demeures seront livrées prêtes à décorer. Pour réduire un peu les coûts, chaque nouveau propriétaire aura à gérer les sols et les peintures ainsi que la cuisine. En revanche, les sanitaires seront prêts à l’usage.

Quatre foyers cherchent encore preneur. Ou plus exactement, avec le temps long de concrétisation du dossier – il a fallu convaincre banques et élus, trouver un architecte, un notaire… –, certains projets de vie ont évolué. Un 37 m2 et un 113 m2 en coopérative, et deux 80m2 en accession à la propriété. Pour les candidats, une première présentation en visioconférence, pour prendre contact et découvrir les détails administratifs et financiers, sera d’abord organisée. Puis une réunion sur place avec tous les membres du éco-hameau doit permettre de faire connaissance autour de jeux collaboratifs. S’en suivra une visite du chantier et enfin les candidats seront conviés à assister à une réunion plénière pour prendre la mesure de ce qu’est la vie en communauté.

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