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Fairme : la “vente à la ferme” avec une bonne dose de tech

L’atelier autonome de Fairme n’est encore qu’à l’état de prototype et ses inventeurs en gardent jalousement le secret. On n’apprendra rien de très précis sur les détails techniques du système camouflé dans un petit cabanon en bois sur le Salon de l’Agriculture, qui se tient du 25 Février au 5 Mars 2023 à Paris. Mais l’idée a de quoi séduire : proposer aux fermes de s’équiper d’un atelier entièrement autonome de transformation laitière.

Derrière Fairme, on retrouve une start-up grenobloise présidée par Loïc Lecerf, serial entrepreneur et business angel. La jeune société a déjà séduit par son projet et remporté le concours I-NOV 2022 de l’Ademe et France 2030. Elle est aussi lauréate du concours d’innovation DeepTech organisé par Bpifrance. À la clé, un total de plus de 4 millions d’euros pour financer le développement du projet.

À lire aussi : Le Fourgon : le livreur de lait (et autres boissons) réinventé

Du lait transformé automatiquement et une appli Fairme pour passer commande

Le but ici n’est pas de rajouter du travail aux élevages laitiers mais de leur proposer un débouché supplémentaire à leur production. “Placé à la ferme, à quelques mètres de l’étable, l’atelier autonome permet la fabrication et la vente de nombreux produits laitiers, comme des yaourts, de la crème, des fromages frais ou affinés ou des glaces”, explique Fairme.

Caillage, pressage, salage, moulage, affinage… tout est géré dans l’atelier. Une robotique fine adaptée et plusieurs brevets rendent le processus unique. Pour mettre cela au point, une vingtaine d’ingénieurs s’est appuyée sur de l’intelligence artificielle. Il a fallu imaginer tout le processus permettant de reproduire les gestes traditionnels des fermiers sans la moindre intervention humaine. Chaque installation sera capable de transformer jusqu’à 1 000 litres de lait par jour.

L’atelier autonome ne nécessite que 50 m2 sur la ferme. Le lait tout juste tiré des pis des vaches est directement injecté dans la machine. Elle va le transformer en fonction des commandes des consommateurs. Celles-ci pourront être passées via une application ou le site internet. Il suffira ensuite de passer récupérer son colis à la ferme ou de se faire livrer à domicile.

Pas de risque financier pour les agriculteurs

L’installation de Fairme ne nécessite aucun investissement de la part des agriculteurs. La start-up grenobloise a prévu de payer un loyer pour l’emplacement de l’atelier, de prendre à sa charge les frais d’énergie et de racheter le lait entre 1,5 et 2 fois le prix du marché (environ 60 à 80 centimes le litre). Elle assure aussi la promotion du service alentour et se rémunèrera sur les ventes réalisées.

En outre, en évitant les transports de matières premières, l’acheminement aux supermarchés, la réduction des intermédiaires… tout cela doit permettre une baisse de près de 50% des gaz à effet de serre, selon les estimations de la start-up.

Fairme est persuadée que ce procédé ultra-frais et ultra-court répondra aux aspirations des consommateurs qui aspirent à consommer local et de façon la plus saine possible. Elle a aussi décidé de se concentrer sur des fermes laitières où l’alimentation des bovins est biologique. Encore à l’état de prototype, Fairme table sur dix fermes partenaires ouvertes d’ici à la fin de l’année et une centaine en 2024.

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