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La science peut-elle sauver le climat ?

Neutraliser les rayons du soleil, ensemencer les nuages, changer la composition chimique des océans… face à la difficulté de diminuer nos émissions de gaz à effets de serre, la tentation grandit de manipuler le climat grâce à la technologie. Solution de dernière chance ou dangereuse fuite en avant ?

Le 14/02/2020 par Vincent Rondreux
(Crédit : John W. Tomac)
(Crédit : John W. Tomac)

Retrouvez notre grand dossier « La science peut-elle sauver le climat ? » dans la revue We Demain n°29disponible sur notre boutique en ligne et en kiosque à partir du 14 février 

Le climatologue et glaciologue Jean Jouzel tentera de répondre à la question, « la science peut-elle sauver le climat ? », lors de notre prochaine soirée-débat #UnVerreAvec, le 19 février.
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Pour ne pas tous griller d’ici la fin du siècle, il faudrait diminuer nos émissions de gaz à effets de serre de 7,6 % par an au niveau mondial, a rappelé un rapport des Nations unies en novembre 2019… Certes, ces émissions auront progressé un peu moins vite en 2019 qu’en 2018 (+ 0,6 %, au lieu de + 2,1 %). Mais rien n’y fait.

Malgré des investissements record dans les énergies renouvelables et des manifestations monstres pour le climat, nous ne parvenons pas, aujourd’hui, à changer de modèle.
 
Fin de la partie ? Pas pour les défenseurs de la géo-ingénierie. Eux assurent que l’homme, grâce à son génie, peut enrayer les phénomènes climatiques qui menacent sa survie. Et ainsi réparer ce qu’il a abîmé, sans forcément devoir changer de mode de vie.

La géo-ingénierie : la solution ?

Sous l’impulsion d’ingénieurs et de businessmen, l’idée de manipuler les conditions météo et le climat s’impose peu à peu dans les mondes économique et politique comme une solution à l’urgence. Et ce, même si ses bases scientifiques restent souvent floues et les risques réels – au point que la géo-ingénierie fait l’objet depuis 2010 d’un moratoire des Nations unies, avec une exception pour les expérimentations scientifiques à petite échelle.

Le sujet souffre d’un manque cruel d’information et de débat, y compris dans les pays dits démocratiques. En décembre 2019, le budget annuel adopté par le Congrès américain a pour la première fois, et en toute discrétion, attribué un financement à un projet de géo-ingénierie prévoyant des « interventions climatiques solaires ».

Aux États-Unis, mais aussi en Europe, les initiatives se multiplient, issues d’universités ou d’instituts privés, voire d’industriels des énergies fossiles ou de milliardaires, Bill Gates en tête. Leurs objectifs sont variés : limitation du rayonnement solaire, captage et stockage du CO2 atmosphérique, manipulation des sols, des roches, des plantes, des océans, du plancton, des courants, modification de la pluie, de la grêle, des tempêtes… Sans parler des tentations militaires de maîtriser les éléments, qui ne datent pas d’aujourd’hui, et qui restent bien évidemment secrètes.

Une solution envisagée par le GIEC

Même le très respecté GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a intégré dans ses derniers rapports d’hypothétiques « technologies à émissions négatives », sans lesquelles on ne pourrait dès à présent plus limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C, voire à 2 °C en 2100 par rapport à l’ère pré-industrielle… Et selon l’ONG nord-américaine ETC Group, qui s’en inquiète, il est prévu que le prochain grand rapport du GIEC, programmé pour 2021-2022, examine en détail de nombreuses techniques de géo-­ingénierie.

Quand certains rêvent de salut technologique, d’autres y voient la fuite en avant d’un être humain pris d’hubris, désirant coûte que coûte dompter la nature, refusant de se plier à ses limites et contraintes. Pour y voir plus clair et vous faire votre avis sur la question, We Demain vous invite à un tour d’horizon de ces projets qui, pour certains, semblent tout droit sortis de films de science-fiction.

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