Pour électrifier les villes, cette entreprise française dompte l’énergie des rivières

Le courant de l’eau. Difficile de trouver une source d’énergie moins chère et plus propre. Pour autant, les barrages hydrauliques géants sont souvent mal acceptés par les populations. En cause : des sites naturels menacés par ces maxi-projets, comme à Sivens, voire des habitations.

Dans la « galerie des solutions » du site du Bourget, en marge de la Conférence climat de Paris, l’entreprise HydroQuest présentait une alternative innovante aux barrages : de discrètes hydroliennes fluviales, qui peuvent être installées au plus près des besoin des populations vivant à proximité des fleuves.

Montée en deux jours

Concrètement, l’hydrolienne est fixée sous une barge, elle même arrimée au sol par un poteau sous-marin.“Cette machine ne demande pas d’infrastructure lourde et peut se monter en deux jours”, explique Jean-Paul Aubert, directeur commercial d’HydroQuest.

Contrairement aux barrages hydrauliques, au sein desquels se retrouvent régulièrement piégés des poissons, les hydroliennes fluviales présentent l’avantage de ne pas perturber la biodiversité. « Notre solution n’exerce aucune pression sur l’environnement, et les populations l’acceptent plus facilement car elle ne défigure pas le paysage.”

Testée sur des sites isolés, comme un petit village de Guyane, la solution développée par HydroQuest est désormais expérimentée en ville, où elle pourrait venir diversifier le mix énergétique. À Orléans (Loiret), une hydrolienne est ainsi raccordée au réseau électrique depuis novembre. Elle fournit 40 kW/h, soir l’équivalent de la consommation électrique de 40 foyers. Une première.

Objectif : 100 hydroliennes par an

Après cette phase test, Hydroquest aspire à changer d’échelle. Pour cela, l’entreprise a conclu un partenariat avec le chantier naval des Constructions Mécaniques de Normandie (CMN). « Nous devrions être capable de produire au minium 100 hydroliennes par an », espère Jean-François Simon, le fondateur d’HydroQuest.

Une collaboration qui permettra aussi de construire des éoliennes marines, de taille supérieure et d’une capacité de 2MW/h.“On a répondu à plusieurs appels à projets en France, notamment à Paimpol-Bréhat, et on vise aussi l’international”, annonce Jean-Paul Aubert.

Fondée en 2010 sous l’impulsion d’ingénieurs de l’Institut National Polytechnique de Grenoble, HydroQuest emploie aujourd’hui une dizaine de salariés. Une entreprise à suivre : installées sur les fleuves qui traversent nos villes et villages, ses hydroliennes pourraient demain nous fournir (une partie de) l’énergie locale dont nous aurons besoin.

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