4 jobs à saisir dans la rénovation énergétique des bâtiments

« Un effort particulier devra être fait pour améliorer l’isolation des bâtiments individuels et collectifs, pour diminuer notre consommation énergétique et protéger l’environnement », nous disait… Jacques Chirac, dans un discours d’avril  2001. C’était il y a vingt ans.

Le président a changé, mais l’ambition demeure, consensuelle  : « Nous rénoverons 1 million de logements mal isolés (…) et la moitié des logements-­passoires des propriétaires les plus modestes dès 2022 », promet Emmanuel Macron en 2017. Aucun des deux n’aura tenu sa promesse. En France, la rénovation énergétique des bâtiments, on en parle beaucoup… mais on la pratique peu.

Cet article a initialement été publié dans le cadre de notre dossier spécial sur les emplois verts du numéro 32 de la revue WE DEMAIN, disponible sur notre boutique en ligne.

4,8 millions de « passoires thermiques »

Et pourtant  ! « Le bâtiment est l’un des secteurs pour lesquels il n’y a plus de doute possible : la transition écologique y aura un impact positif sur l’emploi », souligne Thomas Gaudin, économiste à l’Ademe. La rénovation énergétique, en particulier, aura « un impact majeur », insiste dans son rapport annuel 2020 le Haut Conseil pour le climat. Alors même qu’elle fut peu soutenue dans les faits par les derniers gouvernements, l’efficacité énergétique cumulait déjà 216 000 ETP en 2018.

Et le potentiel est immense  : une enquête menée en 2020 a recensé 4,8  millions de « passoires thermiques » (très énergivores car mal isolées ou vétustes) sur le territoire français. Seuls 6,6  % des logements sont classés comme des « bâtiments basse consommation », un niveau que la loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015 a fixé pour toutes les habitations d’ici 2050…

La rénovation énergétique pourrait créer au total quelque 167 000 emplois soutenus (c’est-à-dire les emplois directs, indirects et induits en équivalent temps plein) d’ici 2022. Bien davantage si l’État décidait de mettre les bouchées doubles  : le WWF France a proposé en juillet un plan de relance inspiré des propositions de la Convention citoyenne pour le climat (comme rendre obligatoire la rénovation énergétique d’ici 2040).

Le chiffre passerait alors de 167 000  à 278 000 emplois soutenus en 2022, et à 406 000 en 2030 ! Le nouveau dispositif d’aide en vigueur depuis janvier 2020 – Ma Prime Rénov’, qui remplace le crédit d’impôt transition énergétique –, s’il est bien expliqué et accompagné, pourrait fluidifier le mouvement. 

À lire aussi : 

4 emplois à saisir :

Chargé.e d’affaires en rénovation énergétique du bâtiment :

BTS ou DUT

Multicartes, il ou elle conseille les particuliers, accompagne le maitre d’ouvrage et les ouvriers sur le chantier, contrôle la qualité des matériaux auprès des fournisseurs. 

Formation  : l’Afpa propose une formation qualifiante en 10 mois environ ; les Compagnons du devoir offrent une qualification (595 heures de formation et 224 heures de stage) pour les titulaires d’un BTS/DUT technique ou d’un bac +3. 

Salaire  : entre 2 250 et 3 900  euros brut.


– Ingénieur.e d’étude en efficacité énergétique :

Bac +5 ou 6

Sa mission est d’effectuer des études d’audit et d’optimisation d’énergie lors de constructions ou de réhabilitations (consommation d’énergie, niveau d’isolation, déperdition d’énergie).

Formation  : master génie civil ; diplôme d’ingénieur en génie énergétique ou thermique ; master spécialisé en éco-matériaux et construction durable. 

Salaire  : de 2 500 à 2 900  euros brut pour un jeune diplômé ; de 3 000 à 3 500  euros avec expérience.


– Étanchéiste :

CAP ou bac pro

Ouvrier spécialisé, il ou elle est chargé sur les chantiers de la pose des isolants (polymères, laine de verre, enduits…). Ce profil est très demandé dans le cadre des rénovations thermiques. 

Formation  : CAP ou bac pro étanchéité du bâtiment et des travaux publics. 

Salaire  : entre 1 600 et 2 200  euros brut.


– Chef.fe de projet « BIM » (bâtiments et infrastructures modélisés) :

à partir de Bac +5

Multitâches, il ou elle s’intéresse au cycle de vie d’un bâtiment, de sa conception à son démantèlement, grâce à de nouveaux logiciels permettant d’intégrer les exigences écologiques. 

Formation  : master spécialisé en management de projets de construction-BIM. 

Salaire  : environ 3 000  euros brut.

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