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Fin des maladies, vie éternelle, singularité technologique… Ray Kurzweil, gourou de Google, réitère ses folles prédictions

Vous voulez savoir de quoi le futur sera fait ? Demandez à Ray Kurzweil. Prof, ingénieur, entrepreneur, futurologue et actuellement directeur de l’ingénierie chez Google, il revendique un taux de précision de 86 % de ses prédictions. Il a fait le point sur ces dernières, mi-mars, lors de la conférence SXSW à Austin.

Le 21/06/2017 par WeDemain
(Crédit : DR)
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Ray Kurzweil, « futurologue » de Google, fait figure de véritable pythie moderne. Sur 147 de ses prédictions depuis les années 1990, il revendique un taux de précision de 86 %. Il a notamment anticipé la chute de l’Union soviétique, l’essor d’Internet et la victoire d’un ordinateur contre le champion du monde d’échecs, une dizaine d’années avant que cela ne se produise en 1997.

Interrogé mi-mars lors de la Conférence SXSW à Austin, au Texas, Ray Kurzweil a fait le point sur sa vision du futur. L’occasion pour lui de réactualiser les théories développées dans ses livres, qui prédisent notamment l’avènement de la « singularité » prévue pour 2047.

La fin des maladies ? (Prochaine décennie)

Près d’un tiers de la population mondiale est en surpoids ou obèse, d’après une étude publiée, lundi 12 juin, dans la revue médicale américaine New England Journal of Medicine. Un problème de santé publique qui est également une urgence sociale puisque les obèses sont quatre fois plus nombreux chez les enfants d’ouvriers que chez les cadres comme le soulignait le Monde il y a peu.

Selon Kurzweil, ce double problème pourra être résolu grâce à la technologie : « Nous pourrons manger toute la malbouffe (junk food) que nous voudrons grâce à des nanorobots injectés dans notre corps », affirme-t-il lors de l’entretien qu’il a livré à Austin mi-mars. Ces nanorobots permettraient en effet d’éliminer toutes les graisses superflues.

Il ajoute que nous pourrons étudier le cerveau par « ingénierie inversée » pour résoudre des problèmes neurologiques (ex. Parkinson, Alzheimer, attaques). Les Nanobots développés seront alors assez intelligents pour combattre des maladies plus efficacement que notre technologie médicale actuelle.

La fin du travail de bureau (fin des années 2020)

Kurzweil rappelle également que la réalité virtuelle fera partie intégrante de notre vie : « Les lieux de travail physiques deviendront une chose du passé ». D’ici seulement quelques décennies, la plupart de nos déplacements deviendraient superflus, ce qui engendrerait une recomposition du maillage urbain, pour ne pas dire une désurbanisation. Notre temps de trajet pourrait alors durer le temps d’enfiler un casque de réalité virtuelle… 

La vie éternelle (2030)

Selon Kurzweil, la technologie va exaucer le plus vieux rêve de l’humanité : la vie éternelle. Comment ? En transférant notre esprit dans des machines. Libérés des limites qu’impose le corps humain, nous deviendrions alors immortels. Du moins, notre esprit, estime le futurologue.

Cette vision de l’humanité a déjà été mise en perspective par Robin Hanson, futurologue à l’université d’Oxford, dans son livre The Age Of Em : celui-ci a mobilisé des décennies de travaux de recherche en physique, en informatique et en économie pour dresser un tableau du futur de l’humanité. Il imagine que les gens transféreront leur conscience dans un ordinateur à partir duquel ils pourront soit interagir dans le monde réel (la conscience pourrait alors être transféré depuis l’ordinateur dans un corps de robot), soit dans le monde virtuel. Ces émulations numériques de cerveaux humains appelés Ems remplaceraient l’espèce humaine sur le long terme car dotés de capacité intellectuels beaucoup plus puissantes.

Ray Kurzweil pousse même plus loin l’hypothèse de pouvoir ainsi « scanner » le cerveau. Si l’on épouse son point de vue, nous ne mourrons plus au sens traditionnel du terme car nous serons duplicable à l’infini. Notre immortalité reposerait donc sur le même système que le logiciel d’un ordinateur : « Quand nous passons d’un vieil ordinateur à un nouveau, nous ne jetons pas les données à la poubelle. Non, nous les copions pour les installer sur le nouveau logiciel », déclare Kurzweil dans Inverse.

L’avènement de la singularité (2047)

Thème phare du cinéma de science-fiction, la singularité est ce moment où les avancées technologiques dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) seraient telles que les machines surpasseraient l’homme en terme d’intelligence. Un scénario qui ne nous est pas toujours favorable… Ce passage de témoin est prévu pour l’année 2047 selon le futurologue américain et serait déjà en marche.

Dans son interview, Kurweil affirme que la Singularité n’est pas une probabilité, mais une certitude : le moment arrivera inéluctablement où l’intelligence artificielle couplée aux nouvelles technologies rendra l’homme d’aujourd’hui « obsolète ». « C’est déjà en cours et cela va aller en s’accélérant » , déclare kurzweil à Futurism.
 
Sur le papier, cela fait froid dans le dos. Mais l’humanité doit-elle vraiment craindre la singularité ?
 
Oui, répondent des grands acteurs de la technologie et des scientifiques qui mettent en garde l’humanité, tels que Stephen Hawking, Elon Musk ou encore Bill Gates. Comme si en voulant voler trop près du soleil, l’espèce humaine allait connaître un destin à la Icare. 

Mais, en bon technophile, l’ingénieur en chef de Google rejette ces prédictions dystopiques dans son interview. Selon lui, les effrayantes IA du cinéma, qui occupent un vaste espace dans l’imaginaire collectif, vont rester encore longtemps cantonnées à leur genre : celui de la science-fiction. HAL 9000 de 2001, l’Odyssée de l’espace, la bienveillante entité Samantha de Her, ou encore Ava, la curieuse androïde du plus récent Ex Machina, appartiennent à la pellicule et non à la réalité, d’après lui. 
 
Le futurologue américain manifeste au contraire de l’enthousiasme quant à la singularité, déclarant au cours de la conférence être « impatient d’y être » et y voit « une opportunité pour l’humanité de s’améliorer », de faire de l’Homme un être « plus intelligent ». 

Des ordinateurs de la taille de planète (2099)

Prédiction la plus lointaine et peut être la plus loufoque : à l’horizon de la fin de siècle, Ray Kurzweil imagine la création d’ordinateurs de la taille de planètes, eux-mêmes fabriqués par des machines. Ceux-ci auraient la puissance de simuler des univers virtuels ultra-réalistes comme dans le film Matrix.
 
Ray Kurzweil est-il vraiment infaillible ? Si tout le monde fait des erreurs… lui aussi. Certaines des prédictions énoncées dans son livre L’ère des machines spirituelles, écrit en 1999 ne se sont pas réalisées. Il annonçait par exemple qu’en 2009 la plupart des transactions commerciales auraient lieu avec des hologrammes à image humaine. Ce qui ne s’est bien évidemment pas produit. Seul le temps nous dira si Ray Kurzweil a vu juste pour ses autres prédictions.
 

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