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Solidarité : ces nouveaux réseaux d’entraide nés du coronavirus

Depuis le premier confinement, il y a un an, la pandémie de coronavirus a suscité une vague de solidarité aussi vaste qu’inventive. Bienvenue dans les nouveaux réseaux d’entraide.

Le 16/03/2021 par Alice Pouyat
L'association Du beurre dans leurs épinards distribuent des paniers repas aux étudiants précaires. (Crédit Du beurre dans leurs épinards)
L'association Du beurre dans leurs épinards distribuent des paniers repas aux étudiants précaires. (Crédit Du beurre dans leurs épinards)
L'association Du beurre dans leurs épinards distribuent des paniers repas aux étudiants précaires. (Crédit Du beurre dans leurs épinards)

La vague s’est propagée dans toute la France : lors du premier confinement, les citadins ont bondi aux balcons pour applaudir chaque soir les soignants en première ligne face au coronavirus.

Le début d’un élan de solidarité non seulement massif mais aussi novateur. 17 % des Français ont depuis commencé à soutenir une association, selon un récent sondage. Et partout la pandémie a fait émerger de nouveaux réseaux d’entraide.

Si certains disparaîtront, d’autres perdureront ou pourront inspirer d’autres initiatives lors des crises à venir. Pour les séniors, les soignants, les sans-abris, les agriculteurs ou les étudiants, voici quelques uns de ces nouveaux réseaux nés du coronavirus.

Bénévolat online

Sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook, de multiples groupes de solidarité sont créés dès le printemps 2020. Des jeunes proposent de faire des courses pour des séniors, des parents de garder les enfants de soignants… Le site Enpremièreligne émerge aussi pour aider “ceux qui assurent les fonctions vitales de notre pays”. Dans la foulée, le gouvernement met en place la plateforme Je veux aider pour trouver des missions de bénévolat. Un an plus tard, 330 000 citoyens y sont inscrits.  

Délégués Covid et solidarité entre voisins

La solidarité se réinvente notamment entre voisins, avec l’apparition de « Délégués Covid« . Le principe : des référents locaux se portent volontaires pour donner un coup de main aux plus fragiles et récréer du lien dans les quartiers. L’initiative revient à la plateforme d’entraide locale MesVoisins.fr, qui rassemble aujourd’hui près de 500 000 utilisateurs dans plus de 30 villes de France.

Distribution de repas aux étudiants

Dès le début de la pandémie, des volontaires se mettent à cuisiner pour les soignants. Des restaurateurs distribuent des repas aux plus démunis. Pour les étudiants précarisés, des réseaux d’aide alimentaire apparaissent, comme Du Beurre dans leurs épinards.

Le Refettorio à Paris a cuisiné des milliers de plats pour les personnes les plus démunies.

De leur côté, de nombreux étudiants ont donné un coup de main en ligne à des collégiens et lycéens en difficulté scolaire via le programme RéussiteVirale.

Cagnottes et boom du financement participatif

Dès le printemps, des cagnottes sont lancées pour soutenir la recherche médicale. Certaines par des hôpitaux, d’autres par des célébrités. En parallèle, le financement participatif explose. En 2020 et malgré la crise sanitaire, le crowdfunding connait une hausse de 62 % par rapport à l’année précédente. Plus d’un milliard d’euros sont récoltés sur l’année.

Monnaies hélicoptères et revenu universel

Avec la crise sanitaire, de nouvelles monnaies locales voient le jour, qui permettent d’obtenir des réductions dans les commerces locaux. Objectif : soutenir la consommation et les boutiques de proximité. C’est le cas en République Tchèque, à Genève, ou à Québec…

Des projets pilotes qui s’inspirent du principe de “monnaie hélicoptère”. En parallèle, la crise économique relance le débat sur l’intérêt d’un revenu universel.

Lettres à un inconnu

Lors du premier confinement,  l’initiative 1 lettre, 1 sourire encourage à écrire des lettres aux résidants d’Ephad isolés. Poétique aussi : une étudiante de 19 ans lance Les Lettres perdues qui propose d’écrire à des inconnus anonymement, là encore pour rompre l’isolement.

Des hôtels ouverts aux sans-abris

L’hiver dernier, un peu partout en France, des citoyens organisent des collectes de Box de Noël : des boîtes à chaussures remplies de denrées et de vêtements pour les sans-abris. Le groupe Facebook Parisien compte à lui seul 5000 abonnés.

Toujours pour les sans-abris, des hôtels vidés par le Covid mettent leurs lits à disposition. Un geste solidaire, et une façon pour les établissements de rester en vie, ces nuitées étant financées par des associations.

Consoles contre virus

La tech aussi arrive à la rescousse : le projet collaboratif “Folding@home” permet à tout un chacun de mettre la puissance de calcul inutilisée de son ordinateur ou de sa console de jeu au service de la recherche médicale. Pendant le premier confinement, le super ordinateur virtuel ainsi créé essaye de modéliser le fonctionnement des protéines attachées au Covid-19 pour mieux stopper sa diffusion.

De nombreux makers ont tenté de remédier à la pénurie de masques ou de visières contre la pandémie. (Crédit : Shutterstock)

Les Makers relocalisent les masques

Pour pallier le manque de matériel médical au début de l’épidémie, les makers de France et du monde entier s’organisent. Certains cousent des masques, d’autres fabriquent des gels, respirateurs ou visières de protection. Des entreprises et des particuliers font aussi fonctionner leurs machines à coudre pour la bonne cause, et mettent en évidence l’intérêt de relocaliser la production textile…

Des apéros-skype pour préparer le Monde d’après

Dès le printemps 2020 aussi, l’association Makesense lance des apéro-coaching en ligne pour devenir acteur du changement : aider les séniors isolés, les sans-abris, manger plus durable ou décrocher un job qui a du sens. Une formule qui cartonne, auprès des jeunes notamment. En novembre dernier, 8 000 personnes avaient déjà participé à l’un des ces programmes nés de la crise du coronavirus.

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