Gaspillage alimentaire : Too Good To Go veut changer la législation

36 % des émissions de gaz à effets de serre dues au secteur de l’alimentation, un gaspillage alimentaire qui pèse 16 milliards chaque année sur notre économie… Les chiffres fournis par le Livre Blanc, cosigné par la start-up « Too Good To Go » et la fédération « France Nature Environnement » ne laissent pas indifférent.
 
Réduire de 50 % le gaspillage alimentaire en France d’ici 2025 : c’est l’objectif que s’est fixé le gouvernement en signant en 2017 le deuxième Pacte National de lutte contre le gaspillage alimentaire . Pour lutter contre ce fléau, le rapport de « Too Good To Go » préconise un ensemble de solutions concrètes, centrées sur les dates de péremption, responsables de 10 % du gaspillage en Europe. De l’harmonisation des dates de péremption par les producteurs à la valorisation des produits abimés dans les magasins, les signataires appellent les industriels et le gouvernement à engager des actions à grande échelle.

Too Good To Go : plus de 2 ans de lutte contre le gaspillage alimentaire

Derrière ce rapport, on retrouve donc « Too Good To Go », une application, créée en 2016, qui propose aux commerçants de mettre en vente leurs invendus à petit prix. En sélectionnant un restaurant, un supermarché, une boulangerie, vous pouvez passer prendre votre panier surprise, composé des invendus du jour. Résultat : plus de 10 millions de repas sauvés en Europe, 6 000 commerçants engagés et 3,5 millions d’utilisateurs en France.
 

 
La start-up se définit ainsi comme « l’autorité de lutte contre le gaspillage alimentaire » et s’implique pour engager citoyens, industriels et acteurs politiques dans ce combat. Avec la pétition #ChangeTaDate qui a récolté plus de 60 000 signatures depuis le mois de novembre, « Too Good To Go » demande aux industriels de l’agroalimentaire d’ajouter la mention « mais toujours bon après » sur les packagings de leurs produits. Ainsi, ils espèrent réduire les 20% de gaspillage qu’entraîne les date de péremption.

Notamment grâce à la sensibilisation auprès de consommateurs qui peinent à différencier la date limite de consommation (DLC) et la date de durabilité minimale (DDM). Les produits tels que le fromage ou la viande possèdent une DLC, et ne peuvent être vendus après. À contrario, le riz ou les conserves ont une DDM, qui signifie que, si le produit peut changer d’aspect, il ne sera pas dangereux pour la santé.

Harmonisation des dates, travail sur le packaging, optimisation de la vente…

Avec le Livre Blanc, la start-up espère aller plus loin. Pour sa production, « Too Good To Go » et « France Nature Environnement » ont travaillé avec les responsables scientifiques de grandes entreprises (Coca Cola, Carrefour), des associations de consommateurs, des responsables politiques ainsi que des experts. L’aboutissement de ce travail de plusieurs mois ce sont 18 propositions que les industriels de l’agroalimentaire peuvent mettre en place, en concertation avec le gouvernement.

Résumé en infographie avec les quatre recommandations principales.
 

Avec ces solutions simples et concrètes, le Livre Blanc espère faire changer les legislations autour des dates de péremption pour réduire le gaspillage alimentaire. Un défi pour l’industrie agroalimentaire face à la demande des consommateurs de mieux maîtriser leur consommation.
 

Déjà, des géants de l’industrie ont pris les devants : en 2014, Intermarché a mis en place une campagne autour des fruits et légumes moches ; les magasins E. Leclerc distribuent 300 euros de viennoiseries chaque mois à leurs employés au lieu de les jeter ; Franprix teste des étiquettes intelligentes, qui changent de couleur lorsque le produit approche de sa date de péremption ; etc.

Un pas en avant nécessaire, quand on sait que si le gaspillage alimentaire était un pays, ce serait le troisième état le plus pollueur au monde après la Chine et les États-Unis…

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