Partager la publication "Sea Shepherd : arrêté, le justicier des mers, Paul Watson, encourt 15 ans de prison"
Dimanche 21 juillet, Paul Watson, 73 ans, activiste canado-américain, a été arrêté à Nuuk, au Groenland, en vertu d’un mandat d’arrêt international. La police s’est emparé du fondateur de Sea Shepherd – et co-fondateur de Greenpeace –immédiatement après l’amarrage de son bateau, le John Paul DeJoria. La raison ? Une notice rouge émise en… 2012. Ce mandat d’arrêt international lancé par Interpol vise à demander aux polices du monde entier de localiser et d’arrêter une personne recherchée par une juridiction nationale en vue de son extradition. En l’occurrence, c’est le Japon qui est à l’origine de cette démarche.
“L’équipage s’était arrêté pour faire le plein alors qu’il était en route vers le passage du Nord-Ouest dans le cadre de l’#OpKangeiMaru, notre campagne visant à intercepter le navire-usine japonais nouvellement construit, le Kangei Maru, dans le Pacifique Nord, a expliqué le capitaine du bateau, Locky MacLean, sur X / Twitter. On pense que cette arrestation est liée à une précédente notice rouge émise pour les activités anti-chasse à la baleine de Watson en Antarctique. Cette évolution est une surprise puisque les avocats de la Fondation avaient signalé que la notice rouge avait été retirée. Cependant, il semble que le Japon ait rendu cette notification confidentielle afin de faciliter le voyage de Paul dans le but de procéder à son arrestation.”
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Depuis quelques jours, Paul Watson et son équipage avaient médiatisé leur voyage vers l’océan Pacifique Nord. Ils prévoyaient d’y intercepter le tout nouveau navire-usine japonais, premier bateau de ce type inauguré depuis 70 ans. Il a été arrêté à l’occasion d’une courte escale pour se ravitailler en carburant avant de reprendre son voyage en direction du Kangei Maru, baleinier de 9 300 tonnes (113 mètres de long et 21 mètres de large). Ce dernier ne pêche pas directement mais transforme les baleines capturées par des navires plus petits. C’est ce qu’on appelle un navire-usine.
Avec sa cale de halage, il peut récupérer des rorquals communs de 70 tonnes et stocker jusqu’à 600 tonnes de viande par voyage. Cela lui permet de rester en mer pendant de longues périodes. Avec son rayon d’action de 13 000 km, sa mise en activité laisse penser que le Japon compte relancer la chasse commerciale à la baleine, non plus uniquement le long de ses côtes mais aussi loin au large. Avec la Norvège et l’Islande, le Japon est l’un des trois derniers pays pratiquant encore ce type de chasse.
Il y a quelques mois, la notice rouge créée en 2012 à la requête du Japon avait disparu. “Nous comprenons maintenant que le Japon a rendu cela confidentiel pour attirer Paul dans un faux sentiment de sécurité, a déclaré Locky MacLean dans un communiqué. Nous implorons le gouvernement danois de libérer le capitaine Watson et de ne pas accepter cette demande politiquement motivée.” S’il est extradé du Groenland vers le Japon, Paul Watson encourt jusqu’à 15 ans de prison.
Selon la Fondation du capitaine Paul Watson, l’environnementaliste pourrait être détenu à Nuuk jusqu’au 15 août tandis que le ministère de la Justice danois enquête sur la légitimité de son extradition. D’ores et déjà, un juge a refusé la libération sous caution de l’activiste car il estime le risque de fuite est réel. Il a rappelé qu’en 2012, alors qu’il était accusé de tentative de meurtre contre des chasseurs de requins par le Costa Rica, l’homme avait fui son assignation à résidence en Allemagne.
Qualifié d'”éco-terroriste” par le Japon, le septuagénaire a reçu ce mardi 23 juillet le soutien d’Emmanuel Macron. “Le président de la République suit la situation de près et la France intervient auprès des autorités danoises afin que Paul Watson ne soit pas extradé vers le Japon“, a déclaré l’Elysée à franceinfo. Plusieurs ONG et autres personnalités publiques se sont d’ores et déjà publiquement mobilisées. Une pétition en ligne circule également afin de soutenir le fondateur de Sea Shepherd dans son combat. Elle a déjà reçu près de 500 000 signatures.
Retrouvez aussi la lettre de Paul Watson aux jeunes générations, “Survivre au XXIe siècle”, parue dans WE DEMAIN n°38 (mai 2022).
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