En moins d’une heure, ces larves dévorent un sac en plastique ultra résistant

Dévorer du polyéthylène, l’une des matières plastique les plus résistantes, qui est couramment utilisé dans les emballages : c’est ce dont sont capables les larves de la fausse teigne, un papillon de nuit connu pour parasiter les ruches des abeilles ; se nourrissant du miel et de la cire que renferment ces dernières.
 
Cette découverte est pour le moins fortuite. C’est en voulant se débarrasser des larves qui avaient infestées ses ruches que Federica Bertocchini — apicultrice amatrice et biologiste de l’Institut IBBTEC de Santander, en Espagne — découvre, en 2015, leurs capacités.
 
Un jour, à la vue de ces insectes parasites, elle décide de les placer dans un sac en plastique puis les entrepose chez elle : « Je suis retournée dans la pièce où j’avais laissé les larves et j’ai constaté qu’il y en avait partout, confie-t-elle au Guardian, le sac était plein de trous.« Intriguée par cette situation, elle s’accorde une pause dans ses recherches en embryologie pour travailler à la comprendre. Comment l’insecte a-t-il pu s’échapper du sac ?
 
Au même moment, au Royaume-Uni, Paolo Bombelli et Chris Howe, chercheurs à l’Université de Cambridge, constatent la même chose que Federica Bertocchini. Ils lancent alors des travaux afin de comprendre les étonnantes capacités de l’insecte. Une étude à laquelle s’est jointe la scientifique espagnole.

Les larves de la fausse teigne brise la liaison chimique du plastique

Lors d’une expérience, ils exposent une centaine de larves à un sac en plastique de supermarché. Les premiers trous apparaissent au bout d’une quarantaine de minutes. Douze heures plus tard, la masse du sac a été réduite. À noter, qu’un sac plastique en polyéthylène d’une faible densité met environ 100 ans à se décomposer complètement.

Les trois chercheurs — dont l’étude a été publiée le 24 avril dans la revue scientifique Current Biology —  expliquent que le polyéthylène avait été dégradé au contact des larves.
 
Voici leur hypothèse : lorsque la fausse teigne se délecte de cire d’abeille, elle la digère en rompant les liaisons chimiques de celle-ci.
 

« La cire est un polymère, une sorte de ‘plastique naturel’, et a une structure chimique qui n’est pas très différente du polyéthylène (PE), explique Federica Bertocchini à Wired, La chenille produit quelque chose qui brise la liaison chimique du PE, peut-être dans ses glandes salivaires ou dans son intestin. »

 
Grâce à d’autres recherches, ils espèrent identifier le processus moléculaire à l’œuvre lorsque les larves des fausses teignes ingèrent du PE et voir s’il est possible d’isoler l’enzyme qui en est responsable. Pour, peut-être, apporter une solution à la pollution des océans par les déchets plastique.

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