Achillées, capucines, amarantes, alchémilles mollis, antirrhinums, asters, buddleias, campanules et autres cosmos, digitales, grandes camomilles, chardons bleus, gypsophiles, glaïeuls, valérianes, zinnias… composent un tableau où l’on croirait entendre Dickens, originaire de la région, susurrer dans les feuillages : “Pauvres fleurs d’un jour, jouissez de votre existence passagère sous le brillant sol.”
Semer des milliers de fleurs
Sur les 80 hectares de l’exploitation familiale, au milieu des vergers, des bois et des terres arables s’étendent les 5 000 mètres carrés sur lesquels les fondatrices de Blooming Green Flowers cultivent plus de 200 variétés de fleurs par an. Qu’elles soient vivaces ou annuelles, toutes poussent sans intrants chimiques, au rythme des saisons.
Une alternative aux fleurs calibrées
“La progression de l’alimentation bio et locale est telle que le public prend conscience des effets négatifs du commerce horticole global et commence à exiger le même genre de critères pour les fleurs”, analyse Jen, ancienne journaliste du Times, qui renoue avec la tradition paysanne de sa famille en développant cette activité d’horticulture écologique.
Elle souhaite ainsi offrir une alternative aux fleurs calibrées pour être facilement transportées en bottes, en variétés réduites et avec une culture forte en pesticides et CO2. “Nous n’hésitons pas à refuser une demande de préparation pour un mariage si ce dernier a lieu trop loin, et recommandons alors d’autres fleuristes”, ajoute la chef d’entreprise, dont une partie de l’activité repose sur la possibilité de venir se servir soi-même à la ferme.
Fréquentation en hausse et selfies
Si certains passent simplement remplir leur seau (10 livres l’unité, soit une cinquantaine de tiges), d’autres prennent le temps, dégustent une tasse de thé ou un verre de jus de fruits produit à la ferme. Là réside le charme des lieux.
Une ambiance que nous retrouvons à Wallingford, à l’ouest de Londres, chez Rachel Siegfried et Ashley Pearson, cofondatrices de Green and Gorgeous Flowers. Le cadre est fabuleux et la douzaine de femmes venues de la capitale, du Kent ou de l’Oxfordshire écoutent attentivement les conseils prodigués par Rachel pour réussir un bouquet champêtre.
Une furieuse envie de changer de vie
Cette recherche de variétés anciennes explique en partie le succès des fleurs cultivées localement : “On ouvre la porte de l’inattendu et de l’imaginaire propre aux vieux jardins anglais”, explique Rachel.
Un inattendu que l’on retrouve peu à peu dans la fleuristerie, qui emploie plus de 25 000 personnes au Royaume-Uni et écoule 25 % des fleurs coupées vendues au détail. Une position avantageuse pour influencer la tendance.
Filières locales
“Je suis une des rares à vendre des fleurs anglaises dans le quartier. Ma clientèle apprécie leur qualité et je suis heureuse de soutenir ainsi l’économie locale”, précise-t-elle… Lire la suite de l’article dans We Demain n°16.
Anne-Sophie Novel.
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