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Votre ville est-elle assez « marchable » ?

La marche à pied, encouragée par la pandémie, n’est pas toujours aisée en ville. Une enquête nationale permet d’évaluer la « marchabilité » de votre commune et de proposer des améliorations.

Le 08/03/2021 par Alice Pouyat
marche à pied
60 % des déplacements de moins d’un kilomètre se font aujourd’hui en voiture, d’où le fort potentiel de développement de la marche. (Crédit : Shutterstock)
60 % des déplacements de moins d’un kilomètre se font aujourd’hui en voiture, d’où le fort potentiel de développement de la marche. (Crédit : Shutterstock)

Des trottoirs encombrés, des carrefours labyrinthiques, des voitures aux abords des écoles… Piétons, vous avez des doléances à formuler ? Jusqu’au 15 mars, une enquête nationale permet de partager votre expérience de la marche au quotidien.

Lancée par la Fédération française de la randonnée pédestre, le collectif Place aux piétons, et financée par l’Ademe, cette enquête donnera lieu à un « Baromètre des villes marchables », inspiré du Baromètre des villes cyclables. 

« On parle beaucoup du vélo, mais la marche est le déplacement le plus universel, or elle est le grand oublié des politiques d’aménagement », estime Anne Faure, porte-parole de Place aux piétons.

Avec ce baromètre, l’enjeu est donc aussi d’attirer l’attention des pouvoirs publics : « On pourrait imaginer un ‘Plan marche’, comme il existe un Plan vélo, avec un budget pérenne pour encourager de bonnes initiatives.« 

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La marche favorisée par la pandémie

Déjà 56 000 Français ont répondu. Doucement, des municipalités s’intéressent aussi à la question, reconnaît Anne Faure.

Bordeaux publie par exemple sur son site internet les distances en minutes à pied entre les différents lieux emblématiques. Lyon a fait progressé la marche de 45 % en dix ans. Paris, elle, promet de devenir une « Ville du quart d’heure », où tous les services essentiels seraient accessibles à moins de quinze minutes à pied.

Il faut dire que la pandémie, la nécessité de conserver ses distances et la fermeture des salles de sport, ont encouragé la marche à pied.

« Avec le Covid, c’est encore plus une question d’actualité », souligne Anne Faure.

Pour rappel, près de 60 % des déplacements de moins d’un kilomètre se font aujourd’hui en voiture, d’où le fort potentiel de développement des mobilités douces.

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Des trottoirs plus larges et des itinéraires protégés

Dans la pratique, comment encourager la marche à pied ? En réduisant le nombre et la vitesse des voitures bien sûr, diminuant ainsi les pollutions atmosphérique et sonore.

Mais aussi via la création de circuits identifiés et continus, avec des trottoirs plus larges débarrassés d’obstacles, des espaces pour s’assoir, ombragés, des fontaines, des toilettes…

De nombreuses associations militent aussi pour la création d’espaces protégés où les enfants peuvent jouer, notamment aux abords des écoles.

Et pour que la « marchabilité » ne se cantonne pas aux centre-villes, chaque quartier devrait pouvoir accueillir des loisirs et des services de proximité. Un enjeu écologique, de santé publique, mais aussi économique, rappelle Anne Faure :

« La marche à pied favorise les achats dans les commerces de proximité, le tourisme, la fréquentation des cafés et des restaurants !« 

Enfin, les marcheurs investissent et vivifient l’espace public, remarque-elle, rappelant que « si la ville fait le piéton, le piéton fait aussi la ville.« 

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