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Il a fait Paris-Hong Kong à vélo : ses conseils pour partir en cyclo-rando

11 155 km, 371 jours, 23 pays. Florian Coupé fait Paris-Hong Kong à vélo. Il raconte ce voyage dans l’ouvrage « Un art de parcourir le monde », lauréat de la première édition du Prix du témoignage d’aventure. Pour We Demain, il revient sur son expérience et livre ses astuces pour une expédition à vélo.

Le 17/07/2020 par Sofia Colla
Florian Coupé est allé de Paris à Hong Kong en vélo en 371 jours. (Crédit : Elise Wallez)
Florian Coupé est allé de Paris à Hong Kong en vélo en 371 jours. (Crédit : Elise Wallez)

À 29 ans, Florian Coupé a décidé de quitter sa vie d’ingénieur citadin, sédentaire, et quelque peu répétitive. En 2014, il enfourche son vélo, avec sa compagne, pour rallier Paris et Hong Kong. Les Balkans, l’Inde, la Birmanie… Il leur faudra un an pour arriver au bout de leur périple. 

Il retrace son aventure dans son ouvrage Un art de parcourir le monde qui lui vaut le Prix du témoignage d’aventure, décerné par les Éditions Alisio en partenariat avec la collection Aventures des Éditions Point. Florian Coupé revient pour We Demain sur son expérience et livre ses astuces pour se lancer dans une expédition à vélo.

  • We Demain : Pourquoi avoir choisi le vélo plutôt que la marche, le van, le train ou autre moyen de transport ?

Florian Coupé : C’est quelque chose que j’avais déjà expérimenté les années précédentes, pendant plusieurs semaines. Notamment en Europe centrale, qui est d’ailleurs un très bon terrain pour essayer le cyclotourisme, car doté de bonnes infrastructures.
 
Le vélo est le meilleur compromis entre motricité, mobilité et découverte. Il permet d’être assez mobile, de parcourir des distances intéressantes, sans être motorisé donc relativement lent. Cela change complètement le rythme de découverte du pays. 

À lire aussi : Adieu l’avion ! Petit guide pratique pour parcourir l’Europe à vélo

Tout d’abord, de commencer par du plat. Suivre les fleuves, la côte Atlantique, le Canal du Midi… Ce sont des très bons itinéraires de démarrage. Des applis comme Strava  indiquent les dénivelés et les profils des trajets. Il y a aussi beaucoup d’applications de cartographie très efficaces, comme Maps.me avec laquelle il est possible de télécharger les calques pour accéder hors connexion. 
 
Tout aussi important : chasser le poids. Choisir les vélos les plus légers possible, ne pas emporter trop d’affaires. Ça me paraît évident mais miser sur des sacoches plutôt qu’un sac à dos. Si on peut investir dans le matériel, il existe de très bons pneus qui crèvent très peu. Aussi avoir un petit kit de réparation, apprendre à changer la chambre à air…
 
Il n’y a pas grand-chose à savoir, surtout sur un itinéraire d’initiation, où l’on crève et casse relativement peu… Cela devrait normalement être accessible à pas mal de monde, même pour les familles, grâce aux systèmes de carriole pour les petits. En restant sur du plat, toujours ! 

Je suis aussi en contact avec le réseau mondial Warm Showers, une sorte de couchsurfing pour cyclotouristes, grâce auquel j’ai rencontré pas mal de gens.

  • Quelle destination conseillez-vous pour une escapade d’un week-end en France ? 

Les bords de Loire par exemple, c’est un itinéraire qui reste relativement plat et il y a plein de choses à découvrir sur le plan historique.  Sinon, le long du Rhin en Alsace, qui est une région très bien équipée en pistes cyclables. Ou le Canal du Midi pour les gens qui vivent dans le Sud.

  • Patrice Franceschi, président du jury du Prix du témoignage d’aventure dont vous êtes le lauréat et qui a rédigé votre préface, décrit votre ouvrage comme « [l’]expérience d’un homme comme les autres, mais qui avait décidé d’être propriétaire de sa vie ». Est-ce que vous êtes d’accord avec cette description ? 

J’ai été très flatté de cette préface. J’ai beaucoup aimé ce qu’a écrit Patrice Franceschi, notamment sur le fait d’être un voyageur et non un touriste. Je ne prétends pas être un explorateur, mais j’essaie de garder un œil de voyageur, une indépendance d’esprit et un sens de l’observation un peu aiguisé dans la vie quotidienne. 

  • Justement, vous ne vous considérez pas comme un aventurier ? 

Cela me semble déjà ambitieux de passer du statut de touriste à celui voyageur. Après, il y a toujours beaucoup de chose à explorer, à découvrir… J’essaie plutôt d’apporter un regard neuf sur des coins très peu explorés, c’est pour cela que je dirai voyageur et peut être pas encore explorateur ! 

  • Alors, comment fait-on pour devenir un voyageur ? 

Il y a toujours moyen de s’offrir une respiration dans son quotidien. C’est même devenu indispensable pour moi. J’encourage les gens à essayer de sortir de leur zone de confort, de partir en week-end ou en vacances pour découvrir d’autres choses, sans suivre des circuits préétablis.
 
Il y a beaucoup de choses à voir à portée de train ou à portée de vélo. Nous sommes au centre de l’Europe, nous avons un patrimoine historique et des paysages très différents : la Méditerranée, l’Europe centrale, la Scandinavie… On peut accéder facilement à l’information pour établir son circuit, trouver les hébergements et les restaurants. Il y a vraiment moyen de faire des micro-aventures assez intéressantes et sur des durées assez courtes. 
 
Je dirais aussi aux lecteurs de ne pas hésiter à lire des récits d’aventure. C’est vraiment quelque chose qui, à mon avis, est intéressant et nourrit l’esprit voyageur et d’aventure. 

  • Pour finir, la question que tout le monde se pose : comment fait-on pour voyager pendant une si longue période à vélo sans avoir trop mal aux fesses ? 

(Rires) Il n’y a pas de solution miracle ! Au bout d’un moment, on est anesthésié je pense.

Si vous êtes aventurier.ère et écrivain.e, l’appel à manuscrit pour la seconde édition du Prix du témoignage d’aventure est ouvert jusqu’au 31 août. Toutes les infos ICI.

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