Partager la publication "Numérique : l’Europe est-elle vraiment complètement à la ramasse ?"
Face aux géants du Web américains et chinois, quelle souveraineté numérique européenne ? Certes, le projet Gaia-X (hébergement de données européen) se développe peu à peu – il relie déjà 14 centres nationaux et concerne 324 des principales entreprises – mais cela suffira-t-il ? Aujourd’hui, 75 % du capital des plateformes numériques sont détenues par des entreprises américaines. 20 % par les Chinois. Et à peine 4 % par des Européens.
Alors que l’économie digitale croît sept fois plus vite que le reste de l’économie, l’Europe apparaît à la traîne. Difficile face à une telle hégémonie, américaine notamment, d’obliger des sociétés privées internationales à encadrer les fake news et rendre aux citoyens européens le contrôle de leurs données. Réalisé par Andreas Pichler, l’épisode « Le continent invisible », de la série documentaire « Europe, un contient bouleversé », se penche sur ces épineuses questions.
« La seule façon d’améliorer nos vies. D’améliorer la façon dont nous voyageons, vivons, étudions et travaillons, c’est de partager les données et de les partager entre autant d’acteurs que possible. Mais nous devons le faire en toute sécurité », assure Francesco Bonfiglio, CEO de Gaia-X. Le but de Gaia-X est de développer une infrastructure européenne garantissant la sécurité des échanges de données entre divers secteurs industriels et producteurs de contenus.
« Nous sommes en train de développer un logiciel qui pourrait connecter les ordinateurs, les centres de données et le cloud informatique actuels. Ce logiciel fonctionnera à partir d’infrastructures préexistantes. Avec lui, nous allons pouvoir reprendre le contrôle de nos données », assure Francesco Bonfiglio. Et Margrethe Verstager, vice-présidente de la Commission européenne, de préciser : « Pour moi, l’essentiel, c’est que les gens se sentent responsabilisés. Ce sont mes données. Je les ai créées. Je les possède, je les contrôle. Nous devons, en tant que société, décider aussi de ce que nous voulons faire de la technologie. Afin de rester une société d’humains et non une société technologique. »
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