🔃 Var, Saint-Zacharie (83) – Comme tous les samedis, le salon de coiffure de ce village varois affiche complet. Et comme tous les jours depuis trente ans, le patron Thierry Gras s’active avec jubilation. En créant l’association Les Coiffeurs justes, en 2015, il est devenu un acteur de l’économie circulaire qui va peut-être contribuer à… dépolluer la Seine !

🎯 Son association fait partie des candidats à l’appel d’offres lancé par le comité d’organisation des Jeux Olympiques Paris 2024. L’idée de Thierry Gras ? Recycler les cheveux coupés en boudins antipollution. « Parmi leurs nombreuses propriétés, les cheveux ont celle d’absorber les corps gras, explique-t-il. Un kilo de cheveux peut digérer 8 litres de polluants, tels que les résidus d’hydrocarbures ou de produits solaires. »

Des boudins antifuites

💇🏽‍♀️ Récoltés, recyclés à Saint-Zacharie comme dans plus de 5 600 salons en France, mais aussi en Belgique, Italie, Espagne, Suisse, Allemagne, ces tonnes de cheveux sont reconditionnés en boudins. Ces derniers sont mis à contribution lors de marées noires, équipent des postes d’avitaillement, comme ceux du Vieux-Port de Marseille, peuvent être embarqués en fond de cale des bateaux de plaisance afin de prévenir les fuites et sont utilisés pour dépolluer les récupérateurs d’eau fluviale. Et peut-être bientôt la Seine !

💈 « À Paris, on a déjà équipé le bassin de rétention de la ligne 9 du métro », précise Thierry Gras. Une activité menée depuis ses débuts avec des ateliers et chantiers d’insertion. Associé depuis 2021 avec la société à mission Ecofhair, chargée de commercialiser et récupérer les boudins pollués, ce coiffeur inventif a imaginé des applications comme ces rouleaux de feuilles absorbantes pour nettoyer les sols des garages, les piscines… « Il faut agir et vite et pour cela, sensibiliser et convaincre : ça tombe bien, le salon de coiffure est l’un des derniers endroits où l’on se parle ! »

Pour aller plus loin : coiffeurs-justes.com

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