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À Saint-Denis, un laboratoire de création à ciel ouvert

🦄 Zone sensible/Saint-Denis est une micro-utopie locale. Une ferme urbaine, un centre d’art et de nourriture, un espace ludique d’apprentissage et de reconversion professionnelle pour qui veut se reconnecter au vivant. C’est une oasis au milieu du béton. à 500 m du métro Saint-Denis-Université. Dans ce jardin permacole d’un hectare, les légumes et les fleurs poussent au milieu d’œuvres d’art.

🥒 Une horloge à légumes low-tech en bois, cuivre, acier et zinc, est alimentée en électricité selon le principe découvert par le physicien Alessandro Volta (1745-1827). Les cinq roues d’une sculpture cinétique en forme de sapin, en acier, toile et ficelle, s’agitent mollement au gré du vent. Ce havre de verdure, de paix et d’hospitalité est aussi un centre d’éducation et de résistance.

ferme urbaine
À la ferme à 500 mètres du métro Saint-Denis-Université. Crédit : Parti poétique.

La ferme, espace politique des temps futurs

🍽️ Ce mercredi après-midi estival, un groupe de femmes, de tous âges et nationalités, discute avec deux animatrices du « collectif enoki », une plateforme de réflexion sur les rapports entre art, nature et alimentation. Il est question de résilience et d’autosuffisance alimentaire en temps de crise, et de sécurité sociale alimentaire. Un peu plus loin, Eva, en formation agricole pour six mois, s’active sous une serre, les mains dans la terre.

🥦 « Ici, nous articulons nature, culture et nourriture avec l’idée de créer des liens », raconte Olivier Darné, plasticien et apiculteur à la parole vive et foisonnante. Il a ouvert le lieu au public en 2017, après avoir remporté l’appel à projet lancé par la mairie. « C’était la dernière ferme de Saint-Denis, un parking à salades qui était cultivé jusque-là en agriculture conventionnelle par René Kersanté, héritier gouailleur de trois générations de maraîchers d’origine bretonne », s’amuse le nouveau locataire du lieu.

🍯 Au XIXe siècle, Saint-Denis était le garde-manger des Parisiens. Quelque 300 maraî- chers officiaient sur la plaine des Vertus. Après avoir créé en 2008, en pleine crise financière, une Banque du miel et un Compte épargne abeilles, pour transformer l’argent mort en force de vie, Olivier Darné s’apprête à mettre sur pied un nouveau Commun du vivant. Il s’appellera « Trésor public ». « Un lieu où l’on inventera collectivement des solutions locales de façon ludique. C’est dans les périodes de crise qu’il faut penser de nouvelles pratiques et façons de faire. » Son credo ? La ferme est l’espace politique des temps futurs.

Pour aller plus loin : parti-poetique.org

Texte : Eric Tariant

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