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Faune Alfort, un refuge pour animaux sauvage au cœur de la ville
🦉 7 400. C’est le nombre de bêtes à poils et à plumes, de 120 espèces différentes, recueillis l’an passé par Faune Alfort, association spécialisée dans le soin des animaux sauvages blessés ou abandonnés en Ile-de-France depuis 2014. A quelques kilomètres de là dans le Val-de-Marne, la faune du zoo de Vincennes ne compte que 3 000 individus ! Hébergés par l’école vétérinaire de Maisons-Alfort, les six vétérinaires et l’équipe de direction s’appuient sur une armée de 400 bénévoles et jeunes en service civique.
🛟 Les animaux sont soignés sur le site avant de partir en convalescence à Mandres-les-Roses, dans un domaine prêté par le conseil départemental, jusqu’à leur remise en liberté une fois guéris. « Il y a d’autres associations et centres de soin spécialisés dans la faune sauvage, mais nous sommes les seuls qui prenons en charge toutes les espèces », explique la directrice Céline Grisot, dans son bureau aux murs recouverts de photographie d’anciens pensionnaires de Faune Alfort.
En 2023, WE DEMAIN a noué un partenariat avec le Centre de Formation et de Perfectionnement des Journalistes (CFPJ). Quinze jeunes journalistes en contrat de professionnalisation ont travaillé à la production d’une série d’articles autour des initiatives dans les territoires. Retrouvez ici l’ensemble des sujets publiés sur la question.
Le service civique en renfort pour la cause animale
🦜 En période de reproduction, soit du début du printemps à la fin de l’été, Faune Alfort compte entre 50 et 80 arrivées d’animaux par jour. Les Franciliens sont accueillis par les services civiques à l’accueil de l’école vétérinaire, qui récupèrent les animaux et fournissent de précieux conseils. Parmi eux, Éléa Lefebvre, 21 ans. La jeune femme arrive au terme d’une expérience qu’elle qualifie « d’unique et extrêmement formatrice ».
🦢 « Je me rends compte que je connaissais très peu d’espèces, et j’ai déconstruit pas mal d’idées reçues en travaillant ici, observe-t-elle. J’étais terrorisée par les cygnes, que je pensais agressifs, alors qu’en réalité c’est juste un animal qui tente de se protéger quand il se sent en danger. Je crois bien que c’est devenu mon espèce préférée« , sourit la passionnée.
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🦔 Cette nuit, elle a accueilli chez elle trois jeunes hérissons, qui doivent être nourris au biberon toutes les trois heures. La nuit suivante, un autre volontaire en service civique ou un soignant prendra le relais. Un dévouement qui fait la fierté de la directrice de Faune Alfort. « Ici, on est tous des passionnés, sourit Céline Grisot. Je suis extrêmement admirative de notre équipe, qui fait preuve d’une abnégation rare. »
L’activité humaine, responsable de la quasi-totalité des blessures animales
🏥 Au cours de l’été, les soignants peuvent en effet travailler de 8 heures à 3 heures du matin, quand des situations d’urgence se présentent, et que le service est à flux tendu. Dans la quasi-totalité des cas, c’est l’activité humaine qui est à l’origine de l’état dans lequel se trouvent les animaux. « Beaucoup d’animaux sont blessés à cause du trafic routier, de l’élagage, des fils électriques dans lesquels ils se prennent les ailes, et puis il y a des cas d’empoisonnement aux pesticides aussi », énumère la directrice.
🐈 Il y a aussi quelques cas d’oiseaux mazoutés, et surtout un problème grandissant : la prédation des chats, dont le nombre se multiplie d’année en année. « Ils sont un véritable fléau pour la faune sauvage. En Occitanie, un lézard endémique est en voie de disparition à cause d’eux », regrette Céline Grisot, qui souhaiterait que la reproduction de ce félin soit davantage surveillée. Enfin, il y les inévitables épidémies, comme la grippe aviaire. « L’an passé, elle a causé une centaine de morts, poursuit-elle. On n’a pas eu le choix que de pratiquer des euthanasies, et c’est toujours une tragédie.«
« On vit dans l’angoisse de ne jamais trouver suffisamment de financements »
💶 Si Céline Grisot ne changerait de profession pour rien au monde, le quotidien de la directrice peut aussi prendre des airs de course contre la montre perpétuelle, pour une raison : la recherche de financements. « Nos dépenses atteignent 400 000 euros par an, détaille-t-elle. Je consacre la plupart de mon temps à la recherche de dons, à contacter nos partenaires pour leur rappeler nos besoins, et on vit un petit peu dans l’angoisse de ne jamais réussir à trouver suffisamment. » En dehors des subventions et soutiens à projets, c’est principalement sur les dons des particuliers que compte l’association.
🇫🇷 Ils représentent en général 50 % du budget total, mais depuis le printemps 2022 et le début d’une période d’inflation, ceux-ci ont légèrement baissé, alors même que la facture de l’année pourrait augmenter de 50 000 euros. « Les donateurs particuliers ont fait leur part, on ne peut plus leur en demander plus. C’est aux pouvoirs publics désormais de réaliser l’importance de centre de soins comme Faune Alfort, et de nous venir en aide », conclut la directrice.
Repères – Faune Alfort, c’est :
- 7400 animaux recueillis par an
- 120 espèces différentes
- 60 % d’oiseaux, dont 30% de pigeons biset, animal le plus recueilli
- Beaucoup de hérissons, mammifère le plus apporté à l’association.
- Entre 20 et 30 renards accueillis par an.
- 5 000 m2 d’espace dédié à la convalescence sur le site de Mandres-les-Roses, propriété de la Région Val de Marne.
Autrice : Camille Baraldi
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