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Replanter des haies, une stratégie gagnante
🚜 Les monocultures et le remembrement des terres agricoles ont eu des effets dévastateurs sur les écosystèmes. Dans le Calvados, les agriculteurs de Thue-et-Mue ont autorisé la plantation de quatre kilomètres de haies sur leurs parcelles. Une nécessité : depuis 1950, les bocages français ont perdu 70 % de leurs haies, du fait de leur arrachage lié au remembrement, à la mécanisation et au déclin de l’élevage au profit de la céréaliculture intensive. Une catastrophe pour les écosystèmes. Le Calvados a été particulièrement touché.
🌿 L’équipe municipale de Thue-et-Mue, commune de 6 000 habitants dans l’Orne, a décidé de réagir en répondant le projet « Plantons des haies » pour restaurer les paysages et favoriser la biodiversité et le ruissellement. « Il a d’abord fallu convaincre les agriculteurs qui avaient touché des subventions pour arracher les haies ! », se souvient Valérian Thurotte, chef de projet.
Des haies bocagères qui attirent biodiversité et humidité
🌳 En 2022, deux d’entre eux se sont laissé convaincre pour la replantation de 4 km de haies avec une diversité d’essences locales : charme, érable, merisier, pommier, sorbier, aubépine, noisetier, cornouiller, fusain, néflier, viorne obier, sureau noir. L’année suivante, huit autres ont donné leur accord. Treize kilomètres sont en cours de replantation. Les propriétaires assurent l’entretien, tout comme la mairie pour les parties communales. Les haies bocagères protègent l’humidité et mettent les animaux à l’abri du vent et du soleil.
💶 Mais l’objectif est beaucoup plus large : il s’agit de favoriser la biodiversité locale, de contribuer à la préservation des paysages, à la restauration des écosystèmes verts, et de limiter l’érosion des sols. La municipalité prend en charge le financement de l’opération et a déjà reçu 67 000 euros de la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf).
Compenser les arrachages
💐 Des collectivités, des particuliers, en Normandie, en Bretagne ou encore dans les Pays-de-la-Loire, ont également lancé des programmes de replantations de haies au nom du développement durable. Mais ceux-ci ne compensent pas encore les arrachages, au rythme de 23 000 km par an (contre 10 000 dix ans auparavant) – avec toutes les conséquences que l’on sait sur les espèces animales, végétales et la régulation de l’eau.
Texte : Gérard Leclerc
Pour aller plus loin : thueetmue.fr
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