Nantes lance un bus électrique qui se recharge en 15 secondes

Sur un parking de Nantes, un bus s’approche en silence, ralenti, s’arrête. Soudain, deux bras articulés s’accrochent à son toit, comme ces machines de fête foraine qui attrapent des peluches. En seulement 15 secondes – pile le temps que des passagers montent et descendent – les bras articulés injectent de l’électricité aux batteries situées sur le toit du bus. Le conducteur ou la conductrice n’a rien à faire, tout est automatique.

Nantes est la première ville de France à s’équiper d’un bus électrique à recharge flash, ou recharge « par opportunité ». Une innovation à la fois écologique et pratique puisqu’elle permet le passage à un bus 100 % électrique sans réduire la fréquence de circulation ni entreprendre des travaux titanesques. Les deux terminus de la ligne 4 – Foch Cathédrale et Porte de Ventou -, ainsi que deux stations intermédiaires seront simplement équipés du nouveau système de recharge par bras articulé.

Un système suisse qui a fait ses preuves

Ces bras envoient 600 kilos watt à des batteries LTO, spécialement conçues pour accepter de fortes charges, offrant 30 kilomètres d’autonomie au véhicule.

Un système de recharge flash, aussi appelé « biberonnage », qui a déjà fait ses preuves en Suisse. Testé pour la première fois en 2013, ce bus électrique circule depuis plusieurs année dans le canton de Genève.

Pour la conception du e-busway, Nantes Métropole est d’ailleurs allée toquer à la porte du constructeur Hesse et de l’entreprise ABB, qui a développé le système de charge TOSA (trolleybus optimisation du système d’alimentation).

Un bus high-tech de 24 mètres

Mais avec ses 24 mètres de long, le e-busway nantais sera le premier bus électrique TOSA de cette taille. Il permettra de transporter 150 passagers quand l’ancien busway de 18 mètres ne pouvait en accueillir que 110. En prime, le wifi et une prise USB seront disponibles à chaque siège de ce véhicule silencieux.

Les 22 e-busway achetés par Nantes Métropole représentent un nouveau pas dans la politique de transition écologique de la ville. Qui a un coût : 1 ancien busway articulé à gaz valait 400 000 euros, le nouveau e-busway électrique, lui, en vaut 1,3 millions d’euros.

Six e-busway seront mis en service d’ici fin septembre, et l’intégralité des anciens busway seront petit à petit remplacés d’ici octobre ou novembre.

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