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Climat : le Guardian intègre le niveau de CO2 à son bulletin météo

Le 08/04/2019 par Alice Pouyat
Ray Kurweil. Crédit photo : Flickr
Ray Kurweil. Crédit photo : Flickr

« Température entre 5 et 10°C à Newcastle, ciel faiblement nuageux, taux de CO2 dans l’atmosphère : 411,32 ppm. »  Voilà ce qu’on pouvait lire ce week-end dans le bulletin météo du Guardian. Depuis le 5 avril, le quotidien britannique inclut dans ses prévisions quotidiennes le taux de dioxyde de carbone mesuré quotidiennement à la station hawaïenne de Mauna Loa, la référence mondiale.
 
Cette initiative – inédite dans un média – a été suggérée par un lecteur. « Quand nous avons lu sa lettre (…), nous avons pensé que c’était une idée fantastique », s’enthousiasme la rédactrice en chef Katharine Viner dans les colonnes du Guardian.
 
Le journal entend rendre visible un phénomène qui semble parfois abstrait :
 

« Les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ont augmenté de façon spectaculaire, inclure cette mesure dans notre bulletin météorologique quotidien permet de montrer l’impact de l’activité humaine sur notre climat. Les gens ont besoin de savoir que la crise climatique n’est plus un problème futur – nous devons y faire face maintenant et chaque jour compte. »
 

Taux de CO2 et températures en hausse

Quelques chiffres donnent la mesure de cette augmentation : le taux de CO2 était de 280 parties par million (ppm) dans l’atmosphère à l’aube de la révolution industrielle, souligne le journal. En 1958, lorsque les premières mesures ont été effectuées à Mauna Loa, il avait atteint 315 ppm. Il dépassait les 350 ppm en 1986 et les 400 ppm en 2013.

Afin de donner des repères aux lecteurs, le journal rappellera donc chaque jour ce taux de référence préindustrielle de 280 ppm, et celui de 350, considéré par les scientifiques comme le taux maximum que peut supporter la planète à long terme.

Le quotidien communiquera aussi le taux de CO2 le même jour de l’année précédente car ce taux fluctue au fil de saison et du cycle des plantes – principalement dans l’hémisphère nord, là où elles sont les plus nombreuses. Les arbres absorbant du carbone pendant leur croissance, ces taux sont globalement plus bas à la fin de l’été et plus hauts à la fin de l’hiver.

De quoi donner une idée précise de l’évolution des taux de carbone dans l’atmosphère et de sa réduction nécessaire : pour limiter le réchauffement global à 1,5 ° C,  les émissions humaines devraient êtres divisées par deux d’ici 2030, estiment les experts des Nations Unies, objectif qui semble aujourd’hui très difficile à tenir.
 

« C’est une tâche énorme, mais nous espérons que le suivi de l’augmentation quotidienne du CO2 contribuera à maintenir l’attention sur le problème », reconnaît le Guardian.

À quand la même mesure dans les médias français ?

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