Partager la publication "« Et si le succès du Roi Lion pouvait servir à protéger l’espèce ? »"
Si le lion régnait autrefois en maître sur le continent africain, ses populations sont désormais éclatées et décimées par l’homme. D’après les scientifiques, l’espèce pourrait même disparaître d’ici 2050.
Les lions ne seraient ainsi plus présents à l’état sauvage que dans cinq pays : le Sénégal, le Nigéria, le Bénin, le Niger et le Burkina Faso. Cette zone de présence de 49 000 km² ne représente que 1,1 % de la zone historiquement habitée par le lion d’Afrique (Panthera leo).
Cette disparition fulgurante est principalement due à l’homme qui transforme les zones de chasse des lions en espaces de culture. Les zones de chasse autrefois réservées aux félins sont transformées en terres de culture ou de pâturage, le gibier (antilopes, buffles…) dont ils se nourrissent est abattu par des chasseurs, quand les lions ne sont pas eux-mêmes traqués.
Après l’indignation, il faut agir et vite !
Ce filon juteux a même engendré la création d’élevages de lions en captivité. Des bénévoles travaillent parfois dans ces élevages en pensant œuvrer à la sauvegarde des espèces sauvages. Certains sont même prêts à payer pour un séjour de plusieurs mois.
Mais si la pratique est lucrative pour les éleveurs de lion, elle ne rapporte rien ou presque à ceux qui agissent vraiment pour la préservation de l’espèce. La baisse continue du nombre de lions dans la nature montre bien que la croissance des fermes ne protège en aucun cas les spécimens sauvages (sans parler des conditions dans lesquelles ces animaux majestueux sont élevés).
Quelle justice pour les lions ?
Des associations spécialisées estiment que l’interdiction des trophées d’animaux sauvages dans l’Union européenne et aux États-Unis pourrait par exemple porter un coup décisif à cette industrie. Protéger les lions demande beaucoup d’efforts, de nouvelles lois, mais aussi de l’argent.
Selon le docteur Henschel, il faudrait ainsi consacrer environ 2 000 dollars par kilomètre carré et par an pour protéger efficacement les lions, mais la plupart des aires protégées ont cent fois moins d’argent. Le tourisme pourrait alors représenter une alternative à la chasse. On observe en effet que les régions d’Afrique qui ont le plus de potentiel touristique sont également celles qui protègent le mieux les lions.
Préserver l’histoire de la Vie !
The Walt Disney Company a très justement lancé une campagne mondiale pour la conservation visant à sensibiliser et à soutenir la population de lions en déclin en Afrique à travers le LionRecoveryFund.org. Pour Elissa Margolis, en charge de la responsabilité sociale de l’entreprise : « Disney s’est engagé à soutenir les efforts de conservation des lions et nous pensons que Le Roi Lion est l’histoire idéale pour nous rappeler le rôle que chacun de nous joue dans la création d’un monde où ces animaux majestueux sont chéris et protégés ».
Mais on aurait pu aller encore plus loin en proposant d’attribuer à ce fond une partie des recettes sur les billets de cinéma. Certains spécialistes proposent même de créer un « droit à l’image » pour les animaux qui permettrait de reverser des fonds encore plus importants pour leur préservation dans la nature. Qu’en pensez-vous ?
« Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront à glorifier le chasseur » Proverbe africain
À PROPOS DE L’AUTEUR :
Il est Docteur en droit social et spécialiste des relations numériques de travail.