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Finkielkraut, Debray, Onfray… Les nouveaux « bien-pensants » confisquent le débat

Par Gérard Leclerc, éditorialiste politique à We Demain.

Le 04/11/2015 par WeDemain
Par Gérard Leclerc, éditorialiste politique à We Demain.
Par Gérard Leclerc, éditorialiste politique à We Demain.

Ils sont partout, mais crient à l’ostracisme dont ils seraient victimes. Ils dénoncent le « politiquement correct », ou la propagande de leurs adversaires… Adversaires que l’on n’entend plus guère, quand eux, les nouveaux néo-conservateurs, moulinent les mêmes obsessions. « Ils », ce sont les intellectuels et les « grands » journalistes qui font la une des magazines, ou trustent les plateaux télé : Finkielkraut, Debray, Onfray, ou Zemmour, Polony, Elisabeth Lévy… Pour ne citer que les principaux.

Ils viennent de la droite ou de la gauche, mais partagent, sans grandes nuances, le même fantasme : le déclin du pays, le « c’était mieux avant », la perte de l’identité française qui serait mise à mal par l’immigration, le recul de la laïcité et le naufrage de l’école.

Les enjeux climatiques sont minorés

Cela ne signifie pas bien sûr que ces questions ne méritent pas d’être posées et débattues. Mais là il n‘est plus question de débattre, mais de diaboliser tous ceux qui ne pensent pas comme eux, avec de curieuses dérives : l’Europe, le  libéralisme et la social-démocratie sont accusés de tous les maux.

Le problème n’est plus le racisme, le rejet des réfugiés ou le repli sur soi, mais l’antiracisme, les « droits-de-l’hommistes » et la mondialisation cosmopolite… Le réformisme est vilipendé, l’Union Européenne vouée aux gémonies, les enjeux climatiques ou environnementaux minorés ou contestés.

Il est grand temps de reprendre la parole

Cette pensée antimoderne est une spécificité française. Comme le souligne cruellement dans Le Monde l’historien britannique Sudhir Hazareesingh, elle relève d’un provincialisme qui n’intéresse guère nos voisins : n’est pas Sartre, Aron ou Bourdieu qui veut !…

Mais elle entretient un pessimisme, un esprit moisi, et une absence de vrai réflexion qui participe largement au « mal français ». Il est grand temps que tous ceux, de droite comme de gauche ou d’ailleurs, qui ont des idées et qui ne se reconnaissent pas dans ce passéisme médiocre, reprennent la parole et fassent vivre un vrai débat autour des enjeux d’aujourd’hui et de demain.

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