Partager la publication "Changement climatique : dix villes qui passent à l’action"
En 2025, Copenhague pourrait être la première capitale du monde à devenir neutre en carbone. Pour ce faire, la ville a adopté un plan de réduction massif de ses émissions de Co2, qui vise à les faire passer de 2,5 à 1,2 millions tonnes annuelles. C’est d’abord le secteur du bâtiment, responsable de 75% des émissions, qui sera mobilisé, via l’éco-construction et l’éco-rénovation. Mais Copenhague, connue pour être un paradis des cyclistes, projette aussi de construire la première autoroute entièrement réservée aux vélos !
Avec 7 126 habitants par km2, Singapour est l’une des métropoles les plus denses du monde. Pourtant, elle fait partie des moins congestionnées : on y circule en moyenne à 27km/h contre 16 à Londres et 11 à Tokyo. Un vaste réseau de mesure du trafic et de communication permet de moduler le prix des péages et d’informer les automobilistes très rapidement de l’état des routes. Les transports publics y sont gratuits avant les heures de pointes pour inciter les habitants à les emprunter et étaler le flux des voyageurs. Singapour évite ainsi les embouteillages interminables et polluants auxquels font face beaucoup d’autres grandes villes.
En plongeant la ville qui ne dort jamais dans le noir et sous l’eau pendant 24 heures, l’Ouragan Sandy a conduit les New-Yorkais à prendre conscience du coût humain et économique du changement climatique. Six mois après son passage, un vaste plan d’adaptation aux tempêtes et aux inondations a été déployé. Digues côtières, sécurisation des systèmes de communication et des services hospitaliers, baisse des frais d’assurance… De quoi mieux faire face au prochain désastre, sans toutefois s’attaquer au fond du problème. On notera aussi que c’est le maire de New-York en personne, Michael Bloomberg, qui préside la commission.
À Rio de Janeiro, 22 % de la population s’entasse dans les favelas. Des zones qui connaissent de graves problèmes de pollution des eaux, pendant que les décharges qui les entourent rejettent des tonnes de méthane dans l’atmosphère. Le plan municipal pour l’intégration de ces quartiers « informels » vise à les transformer via la planification urbaine, la rénovation des maisons, le redéploiement des infrastructures et services municipaux et la sécurisation des sols. Un vaste chantier qui devrait permettre à 220 000 foyers d’améliorer leurs conditions d’existence d’ici à 2020 et de limiter les rejets de gaz de la ville.
La municipalité de Munich s’est fixée comme objectif de produire l’ensemble de sa consommation électrique grâce aux énergies renouvelables à l’horizon 2025. Et avec un budget de 9 milliards d’euros, elle se donne les moyens de ses ambitions. Éolien, géothermie, solaire, biomasse, et hydro-électricité : toutes les énergies nouvelles sont mises au service de cet objectif, qui ferait de Munich la première ville de plus d’un million d’habitants à atteindre l’autonomie énergétique.
Aux USA, San Francisco est la ville ou les déchets finissent le moins souvent dans une décharge. En partenariat avec l’entreprise Recology, elle a installé de multiples centres de dépôts pour trier et recycler tous les matériaux qui peuvent l’être. L’engagement écologique des citoyens a également permis de réduire drastiquement le gaspillage. Avec 600 tonnes de déchets organiques collectés par jour, San Francisco est aussi championne américaine du compost. En 2020, la ville vise le « zéro déchet ».
Avec 20 millions d’habitants entassés dans une cuvette cernée de chaînes de montagnes, Mexico semblait condamnée à de tristes records. En 1992, l’ONU lui avait même décerné la palme de la ville la plus polluée au monde. Pourtant, grâce à la volonté de la mairie, la situation s’améliore doucement. Fermeture des usines les plus polluantes, journées « sans voiture » dans le centre-ville, bus électriques, vélos partagés… Les programmes ProAire ont permis d’économiser 7,7 tonnes de Co2 en moins de quatre ans.
Aire urbaine la plus peuplée au monde, Tokyo rejette chaque année 62 millions de tonnes de Co2 dans l’atmosphère. 95% de ces émissions sont sont liées à l’approvisionnement énergétique de cette mégalopole monstre. La ville s’est engagée à réduire de 25 % sa facture carbone d’ici 2020. Un effort significatif qui implique de réduire drastiquement la consommation des infrastructures commerciales, industrielles et municipales. Pour allier performance économique et rénovation écologique, le levier fiscal est mobilisé : les immeubles les plus simples à « verdir » peuvent revendre leurs droits à polluer à ceux qui s’y prêtent moins.
Cinq millions d’habitants et pas une ligne de métro ou tramway : Bogota souffre d’un cruel manque de transports publics qu’elle a trop longtemps compensé à grand renfort de bus diesel polluants. Pour remédier au problème, la ville déploie un service de bus à haut niveau de service (BRT) empruntant des voies réservées et fonctionnant de plus en plus fréquemment aux énergies hybrides. Elle a aussi lancé un réseau de taxis électriques. Résultat : une réduction des émissions de Co2 de 350 000 tonnes par an.
Deuxième ville d’Australie, Melbourne connaît une croissance soutenue depuis de nombreuses années et veut la rendre écologiquement soutenable. Avec le programme « 1200 buildings », sa municipalité entend mettre aux normes l’ensemble des buildings du centre-ville, responsables de la moitié des émissions de gaz à effet de serre de cette métropole. Une rénovation du bâti qui permettra aussi d’économiser une eau de plus en plus précieuse en Australie.
Pourquoi le changement climatique n’est pas (encore) une fatalité