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COP26 : des bons, des mauvais élèves, et des cancres !

C’est le constat des Nations unies : à l’heure où commence la COP26 à Glasgow, les pays qui ont le mieux préparé ce rendez-vous sont d’abord à chercher dans les pays vulnérables. Pendant que parmi les États riches, on traîne des pieds. Tout en clamant que le réchauffement est une « priorité ».

Le 01/11/2021 par Vincent Rondreux
Bons et mauvais élèves classés par les Nations-Unies
Selon les Nations unies, le Zimbabwe et la Papouasie-Nouvelle-Guinée sont parmi les pays les plus exemplaires en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. (Crédit : Shutterstock)
Selon les Nations unies, le Zimbabwe et la Papouasie-Nouvelle-Guinée sont parmi les pays les plus exemplaires en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. (Crédit : Shutterstock)

C’est parti pour la COP26 qui s’est ouverte dimanche à Glasgow. Les dirigeants de près de 200 pays et plus de 20 000 participants vont se retrouver dans la métropole écossaise. Commençons par les bons élèves, à rechercher en priorité parmi les pays les moins avancés (PMA) et les petits États insulaires en développement (PEID), pays dont les émissions de gaz à effet de serre restent très réduites. Dans un rapport qui vient d’être publié pour la COP, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) souligne qu’à l’heure du début du sommet, 93 % d’entre eux « ont soumis des engagements climatiques nationaux renforcés ou prévoient de le faire »

Macédoine du Nord, Zimbabwe, Papouasie-Nouvelle-Guinée cités en exemples par les Nations unies

Récemment, le consortium scientifique indépendant Climate Action Tracker (CAT), qui étudie les politiques climatiques de multiples pays, estimait que seule la Gambie parvenait à être « 1,5 °C compatible », devant tous les grands États.

La Macédoine du Nord possède l’engagement national « le plus ambitieux de l’Europe de l’Est et de l’Asie centrale » : réduire de 82 % ses émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 1990. 

Le Zimbabwe et la Papouasie-Nouvelle-Guinée sont également cités en exemples par les Nations unies, respectivement pour des projets « d’emplois verts », « de reconnaissance de la nature et de la forêt », et pour « une approche inclusive et globale, au plus haut niveau politique ». « De nombreux pays en développement à travers le monde ouvrent la voie à une action décisive pour le climat », s’est félicité Achim Steiner, administrateur du PNUD.

Et du côté des pays les plus riches ? Abdulla Shahid, président de l’Assemblée générale des Nations unies, parle de « lacunes ». Autant « en ce qui concerne le financement » des plans de lutte des pays pauvres que concernant leurs propres engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre. 

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En progrès mais toujours insuffisants ou très insuffisants

Environ la moitié des pays du G20 ont progressé dans leurs ambitions, comme demandé tous les cinq ans par l’accord de Paris. Ces élèves, « insuffisants » voire « très insuffisants » mais en progrès, sont l’Union européenne (dont la France, l’Allemagne et l’Italie), le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada, la Chine, le Japon, l’Argentine, l’Afrique du Sud, l’Arabie saoudite et la Corée du Sud, selon l’organisme Climate Action Tracker. 

Parmi les autres pays, le Kenya, l’Éthiopie, le Nigéria, le Maroc, la Colombie, le Pérou, le Chili ou encore la Norvège affichent également des ambitions en progrès.

Mais il ne suffit pas de s’améliorer du côté des promesses. Il faut également agir.
De ce point de vue, selon CAT, le Royaume-Uni, le Costa Rica, l’Éthiopie, le Kenya, le Maroc, le Népal et le Nigéria se montrent « presque suffisants ».

L’Union européenne, le Chili, le Japon, la Norvège, le Pérou, l’Afrique du Sud, la Suisse et les États-Unis affichent quant à eux des résultats « insuffisants ».

L’Argentine, le Canada, la Chine, la Colombie, l’Inde, l’Indonésie, le Kazakhstan, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud, les Émirats arabes unis, l’Ukraine et le Viêtnam restent à ce jour à un niveau « très insuffisant ».

Bonnet d’âne pour la Russie, le Brésil, le Mexique

Enfin, cinq pays n’ont pas réellement accru leurs ambitions. Ce sont l’Australie, l’Indonésie, le Brésil, la Russie et le Mexique. La palme revient à ces trois derniers. « La contribution de la Russie est ambitieuse sur le papier, pas dans le monde réel […] Le Brésil affaiblit ses objectifs d’action climatique déjà insuffisants pour 2025 et 2030 […] Le Mexique réduit son ambition climatique et sa transparence […] », analyse Climate Action Tracker. 

Ces cinq pays, plutôt cancres, « n’adhèrent pas encore aux principes fondamentaux de l’accord de Paris », estime le PNUD. Ils appartenaient déjà au clan des très mauvais élèves. La Russie était même jugée « gravement insuffisante » par CAT. En compagnie de l’Iran, l’Arabie saoudite, Singapour et la Thaïlande. Ils risquent d’être montrés du doigt.

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