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Hypersensibles et hyper-observateurs : faisons appel à des autistes Asperger face à la menace terroriste

Par Jean-Paul Curtay, nutrithérapeute.

Le 17/11/2015 par WeDemain
Par Jean-Paul Curtay, nutrithérapeute.
Par Jean-Paul Curtay, nutrithérapeute.

Dans un documentaire de la BBC, l’économiste, psychologue et prix Nobel Daniel Kahneman et ses collaborateurs expliquent les biais cognitifs qui nous mènent tous à faire des erreurs.

Pour ce faire, ils ont mélangé des agents des services de renseignement avec des novices, et leur ont fait ensuite passer un test d’identification d’une menace terroriste. Résultat ? Une personne sur onze seulement évite le piège… Et c’est un novice !

Cela pourrait expliquer que les services qui devraient nous protéger n’arrivent pas à reprendre la main après les événements de Charlie, de la boutique Kasher, de Toulouse, de la tentative du TGV ou encore du Musée de Bruxelles.

Pour trouver une solution à ce problème, pourquoi ne pas employer des autistes d’Asperger qui sont hypersensibles et hyper-observateurs ? Cette idée nous vient des Anglais, qui ont fait campagne pour qu’on ne laisse pas les autistes au chômage et qu’on emploie leurs capacités exceptionnelles.

En effet, les autistes disposent de plus de neurones et d’une vitesse de conduction nerveuse parfois supérieure. De même, ils possèdent des capacités intellectuelles et créatives plus élevées, voire au-delà de la moyenne. 

Par exemple, la plupart des autistes repère plus rapidement un motif atypique dans une série ou un environnement. Comment ? En étant capable de traiter simultanément une grande quantité d’informations perceptives, dans des ensembles volumineux de données. Ou encore en ayant un sens de la créativité plus développé (…) face à des données, une qualité très utile pour analyser des systèmes complexes.

Des capacités d’analyse plus efficaces et plus rapides

Certains autistes peuvent exceller dans certaines tâches, même non répétitives, grâce à une forte capacité de concentration qui en font parfois de réels « experts autodidactes ». D’autres autistes possèdent une bonne capacité de discrimination, par exemple en détectant plus facilement une forme dans un contexte distrayant, ou encore un motif musical précis au sein du brouhaha ou d’un morceau de musique.

En outre, ils possèdent parfois des capacités particulières d’apprentissage ou des façons différentes d’analyser des problèmes, parfois plus efficaces et jusqu’à 40 % plus rapides. Une capacité notamment prouvée par le test des matrices progressives de Raven, un test d’intelligence non-verbale. Ce dernier révèle la mobilisation d’aires différentes du cerveau chez les autistes. Enfin, ils ont peut-être plus souvent l’impression qu’il y a un problème à résoudre que les non-autistes.

Ouvrir nos institutions

Pour toutes ces raisons, je suggère que les services de renseignement engagent des autistes d’Asperger. Toute cette histoire me rappelle une citation de Léonard de Vinci : « Il y a ceux qui voient, ceux qui voient quand on leur montre, et ceux qui ne voient pas même quand on leur montre ».

Les autistes et autres « amateurs-autodidactes » se sont déjà avérés capables de faire des percées que les experts n’arrivent pas à faire. Et ce, dans pratiquement tous les domaines. Cela invite à réfléchir à ouvrir nos institutions, y compris politiques, à plus de participation, comme la science a déjà commencé à le faire via Internet et des applications. La politique de santé publique en aurait bien besoin.

Jean-Paul Curtay 

Retrouvez l’article original sur LaNutrithérapie.fr

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