Partager la publication "Pour le cerveau, il n’y a pas de Covid heureux"
Perte de l’odorat, perte du goût. Ces symptômes d’une atteinte infectieuse par le coronavirus ont été très vite identifiés. Et c’est une neuro-inflammation qui en est la cause. En revanche, il a fallu un peu plus de temps pour comprendre que cette inflammation, qui touchait le bulbe olfactif, pouvait se propager au reste du cerveau. En mars, des chercheurs britanniques ont ainsi comparé les imageries cérébrales, avant et après infection à la Covid, de 785 personnes âgées de 51 à 81 ans.
Les personnes infectées, y compris les cas bénins ou asymptomatiques, présentent une perte de 0,2 à 2 % des tissus cérébraux, notamment dans les régions liées à l’odorat et à la mémoire. En France, des altérations ont été également observées par l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM). Reste à déterminer l’impact de ces anomalies sur les fonctions cérébrales.
Début de réponse avec une étude (1) réalisée au Royaume Uni, en 2021, sur 81 337 personnes. Et elle n’est pas réjouissante : accélération du vieillissement cérébral de dix ans chez les personnes touchées par l’infection – encore une fois quel que soit le degré de l’infection – et déclin cognitif moyen supérieur à celui d’un post-AVC chez ceux qui sont passés par la case soins intensifs !
Une autre étude révèle que sur 100 patients Covid long (2) non hospitalisés, 81 souffrent de brain fog, ou “brouillard cérébral”. Comprendre : difficultés de concentration, de compréhension et d’expression. Encore plus inquiétant, les chercheurs annoncent une vague de neurodégénérescence chez les survivants, tous âges confondus (3). Une prédiction confirmée en mars par la synthèse de 81 études (4), qui confirme la fréquence élevée de fatigue persistante et de déclin cognitif.
Le tableau s’assombrit encore avec les neurologues de l’University College London (5), qui ont identifié de graves lésions cérébrales, détectées très tardivement ou pas du tout, y compris chez les patients souffrant de symptômes légers ou convalescents – des cas heureusement beaucoup plus rares. Il s’agit, entre autres, d’une encéphalomyélite aiguë disséminée (inflammation affectant les gaines de myéline des nerfs du cerveau et de la moelle épinière), qui provoque des troubles moteurs et sensitifs chez plus de 40 de ces patients atteints de Covid-19. Parmi eux, dix ont été sujets à des délires, huit victimes d’un accident vasculaire cérébral.
Tous ces troubles neurologiques peuvent être provoqués bien sûr par la neuro-inflammation, mais aussi par la pénétration du virus lui-même dans le cerveau. Plusieurs équipes – par exemple celle d’Akiko Iwasaki, immunologue de l’université Yale – ont démontré que le Sars-CoV-2 est capable de se dupliquer à l’intérieur du cerveau et que sa présence prive d’oxygène les cellules voisines. Trois voies lui permettent d’atteindre ce dernier : le bulbe olfactif, le nerf vague (à partir de l’intestin où il se multiplie) et le sang, qui produit le liquide céphalo-rachidien.
Pour ne rien arranger, d’autres troubles persistants s’y associent : fatigue, maux de tête, confusion, douleurs articulaires. Sans oublier une vulnérabilité augmentée en cas de diabète et d’accidents cardio-vasculaires, surtout du type coagulopathie (phlébites, embolies, AVC…). Soit un ensemble de troubles associés regroupés sous la terminologie “Covid long”. Selon les données de septembre, sur les 650 millions d’individus testés positifs dans le monde, dont 34 millions en France – la plupart des pays n’ayant pas les moyens de tester toute la population, le nombre plus vraisemblable se situe entre 1 et 2 milliards –, 10 % d’entre eux présentent un Covid long. Et sur ces 10 %, une bonne pro- portion (entre 60 et 80 %) est passée par les soins intensifs.
Il est donc urgent de prendre des mesures durables pour pallier ce problème sanitaire, mais aussi social et économique. Outre la création de l’association de patients, #ApresJ20, et des congrès sur le sujet organisés dans le monde entier (la 2e Journée scientifique nationale sur le Covid long se tiendra à Nancy, le 8 décembre), on peut dire qu’en pratique, il ne se passe pas grand-chose. Pourtant, des avancées historiques ont été réalisées dans la compréhension des mécanismes de la neurodégénérescence, sa détection précoce, sa prévention et son cotraitement.
L’étude finlandaise d’intervention gériatrique pour prévenir les troubles cognitifs et la dépendance (Finger) a ainsi démontré, pour la première fois, l’efficacité des mesures de neuroprotection et plusieurs centaines de patients atteints d’un début d’Alzheimer ont bénéficié d’une réversion de la maladie (université de Californie à Los Angeles).
Le protocole global de neuroprotection et de neurorestauration (6), qui découle de ces découvertes, intègre une alimentation anti-inflammatoire, des activités physiques et intellectuelles au quotidien, une optimisation du sommeil – c’est la nuit que nous réparons nos neurones et fabriquons de nouvelles synapses –, une meilleure gestion du stress, grand tueur de neurones, mais encore une protection contre la pollution de l’air, qui passe, comme la cocaïne, directement du nez au cerveau !
Outre la vitamine D, le zinc et le magnésium, il existe de puissants neuroprotecteurs (acide alpha-lipoïque, acétyl-L-carnitine, coenzyme Q10, PQQ, nicotinamide riboside, benfotiamine, astaxanthine, hydroxytyrosol, berbérine, CBD…) capables de préserver notre cerveau et de réparer nos neurones. La synthèse de ces études a permis l’élaboration d’un complément alimentaire qui les rassemble en grande partie (Physiomance Neurotropics (7) du laboratoire Therascience). Il est urgent qu’un tel protocole soit mis à la disposition des médecins et patients, afin de limiter la “déferlante” annoncée par les chercheurs.
D’autant qu’Alzheimer devient “épidémique” dans nos populations. Pour preuve, 17 000 articles scientifiques lui ont été consacrés depuis janvier : du jamais vu ! Et l’on sait aujourd’hui que le coronavirus augmente le risque d’apparition d’une démence, même chez les sujets jeunes, et qu’il est un facteur majeur d’aggravation chez les personnes déjà affectées (8). Sur 6 245 282 personnes de plus de 65 ans, le risque de développer la maladie d’Alzheimer dans les 360 jours après le diagnostic initial de Covid-19 est augmenté de 69 %.
Autre facteur compliquant encore les choses, la baisse du niveau d’activité physique du fait de la pandémie (-26,5 % chez les retraités japonais), alors qu’elle prévient les dégradations du cerveau. Quant aux enfants, ils présentent, eux aussi, 20 à 116 % de risques accrus d’insomnie, de troubles cognitifs, de convulsions et même d’AVC (étude du département de psychiatrie d’Oxford sur une cohorte de 1 284 437 personnes de tous âges).
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