Pour mieux défendre les lanceurs d’alerte, une ONG mène une collecte de fonds

Ils sont accusés d’espionner, de menacer la sécurité intérieure ou encore de trahir le secret des affaires. Pourtant, pour l’association Courage, les lanceurs d’alerte assurent une mission d’information et d’intérêt public. Mais leur protection a un coût. Le 12 juillet, cette ONG a lancé une campagne de financement participatif pour couvrir le coût des activités qu’elle mène, essentiellement aux États-Unis : la protection légale de ces activistes, la lutte contre l’isolement carcéral des informateurs emprisonnés et le conseil juridique aux personnes songeant à devenir des lanceurs d’alerte.
 
Créée en 2013, Courage rassemble depuis ses débuts une multitude d’acteurs : juristes, journalistes, hackers, anciens employés d’agences de renseignement… Pour poursuivre ses actions et peut-être les étendre en Europe, l’ONG espère collecter 100 000 livres sterling (environ 120 000 euros). En une semaine, sa campagne a recueilli plus de 5 000 dollars (environ 4 600 euros) de soutiens.

Edward Snowden, aujourd’hui exilé en Russie

Courage participe aujourd’hui à la défense de sept lanceurs d’alerte. Parmi eux, des noms bien connus qui ont contribué à faire la lumière sur des atteintes aux libertés individuelles, qu’elles soient le fait d’États ou d’entreprises. Edward Snowden, aujourd’hui exilé en Russie, en fait partie. En 2013, il avait permis de révéler la surveillance de masse opérée par la NSA (National Security Agency) aux États-Unis et au-delà.

L’ONG soutient aussi Jeremy Hammond, un hacker américain actuellement emprisonné pour avoir publié des millions d’e-mails de la société privée de renseignement Stratfor. Ces messages révélaient notamment que certaines multinationales employaient cette agence pour surveiller des activistes ou des écologistes hostiles à leurs activités.
 
Si les informateurs défendus par Courage sont majoritairement américains, les droits des lanceurs d’alerte sont également menacés en Europe. En juin, Antoine Deltour et Raphaël Halet étaient condamnés par le tribunal de Luxembourg pour avoir copié des documents internes de leur société. Ils révélaient ainsi le scandale financier LuxLeaks et les avantages fiscaux accordés à de nombreuses multinationales par le gouvernement luxembourgeois.

En France, le 18 juillet, l’Assemblée nationale a adopté un amendement du gouvernement élargissant le nombre de situations où le secret des sources des journalistes peut être remis en question. De quoi fragiliser encore un peu plus le statut des lanceurs d’alerte dans le pays.

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