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La blockchain à la rescousse des agriculteurs argentins

Pour aider les agriculteurs argentins à faire face à la crise de leur monnaie, doublée du Covid-19, deux acteurs de la blockchain ont inventé une plateforme numérique de troc permettant de troquer du bétail contre du soja.

Le 28/04/2021 par Sofia Colla
blockchain agriculture
Les agriculteurs argentins ont été durement frappés par la crise sanitaire. Des acteurs de la blockchain tentent de trouver des solutions. (Crédit : Shutterstock)
Les agriculteurs argentins ont été durement frappés par la crise sanitaire. Des acteurs de la blockchain tentent de trouver des solutions. (Crédit : Shutterstock)

Pour venir en aide aux agriculteurs en grande difficulté, touchés notamment par la crise du Covid, des acteurs de la blockchain s’organisent. Le fournisseur d’infrastructure blockchain CoreLedger et la solution de peer-to-peer Abakus ont annoncé mi-janvier le lancement d’une expérimentation originale. Ils veulent créer un système de troc numérique basé sur la blockchain à l’usage des agriculteurs argentins.

Ces derniers ont été très durement atteints par la crise sanitaire. Le cours du peso – la monnaie locale – est en chute libre et l’inflation a dépassé les 40 % en 2020. Et elle est déjà de +13 % pour le premier trimestre de l’année 2021. 

Pour ces agriculteurs, c’est un drame. Alors qu’ils fournissent 40 % de la production mondiale d’huile et de farine de soja (surtout utilisée pour l’alimentation animale), ils voient leurs revenus s’effondrer à mesure que la monnaie perd de la valeur. Dans ces conditions, la blockchain apparaît comme une solution miracle.

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Tokeniser l’agriculture 

Le système imaginé par Abakus et CoreLedger va permettre aux agriculteurs de créer leurs propres cryptomonnaies. Des cryptommonaies indexées sur des actifs physiques, comme le soja. Puis de pouvoir les échanger contre d’autres actifs « tokenisé » sur la plateforme. 

En clair, le soja fera office de monnaie et pourra être échangé contre du bétail, du maïs ou… des pesos. Autant de jetons numériques indexés sur des actifs réels, à la différences des monnaies fiduciaires, plus volatiles. 

« Les agriculteurs argentins ont du mal à gagner leur vie en raison des monopoles des sociétés nationales qui dictent les conditions du commerce agricole », déplore le PDG d’Abakus, Martin Furst, dans un communiqué. « Les jetons adossés à l’agriculture résolvent les problèmes de volatilité et de liquidité. »

« Dans un pays frappé par l’inflation, l’accès à des actifs adossés physiquement peut faire la différence entre survivre et prospérer pour ces agriculteurs », ajoute Johannes Schweifer, PDG de CoreLedger.

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La blockchain, une solution d’avenir

Cette solution est présentée comme une opportunité, pour les pays en développement, d’attirer plus d’investissements. C’est aussi une solution pour exporter leur production plus facilement, en ayant accès à des finances plus stables. 

Cette initiative mêlant blockchain et agriculture n’est pas la seule dans le pays. La société argentine Agrotoken, une plateforme de tokenisation de produits agricoles et alimentaires, y croit aussi. Elle a inventé la « cryptosoja ». Il s’agit d’une cryptomonnaie indexée elle aussi sur la céréale. Un système qui permet lui aussi de transformer la production agricole en actifs numériques.

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La plateforme CoreLedger avait déjà lancé une initiative similaire en Bolivie. Elle permet à un ranch d’échanger son bétail contre d’autres denrées. En fonction des résultats de son nouveau projet en Argentine, CoreLedger prévoit d’étendre le concept dans d’autres pays en développement.

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