Des édiles “hors la loi”, puisque les communes ne sont pas compétentes pour prendre des décisions sur l’utilisation de produits phytosanitaires.
Ces frondeurs viennent de zones rurales mais aussi urbaines, et désormais de grandes villes : Paris, Grenoble, Clermont-Ferrand, Lille et Nantes se sont associées au mouvement jeudi. Le département du Val-de-Marne a même rejoint le collectif.
“Il est de notre devoir de protéger la biodiversité et la santé de nos concitoyens, en application du principe de précaution”, justifie Florence Presson, adjointe au maire de Sceaux (92) en charge de la transition écologique, qui a lancé le site et le compte twitter des maires anti-pesticides.
Elle ajoute : “Avec ce groupe, nous espérons faire entendre notre voix et nous soutenir les uns les autres. Nous montrons que nous ne sommes pas un petit groupe d’illuminés que l’on fait taire d’une pichenette !”
5 à 10 mètres entre les épandages et les habitations ?
Ce procès suscite un élan de solidarité chez d’autres maires, et pousse le gouvernement à clarifier sa position. Le 7 septembre, il explique vouloir fixer une distance minimum… de cinq à dix mètres entre les épandages de pesticides et les habitations. Mais cette proposition est jugée “très insuffisante” par les associations écologistes et ne fait qu’accroître la polémique.
Des pesticides controversés
Irréaliste, dénoncent les agriculteurs de la FNSEA, qui estiment que des distances de sécurité de 100 à 150 mètres les priverait de “15 % à 20 % de la surface agricole française”, et demandent plutôt des décisions au cas par cas.
Les écologistes rétorquent que ces espaces resteront cultivables… mais sans pesticides.
Consultation en ligne
Pour trancher la question, le gouvernement a finalement lancé lundi une consultation en ligne, ouverte à tous jusqu’au 1er octobre. Faut-il établir des règles plus strictes partout en France ? Laisser les maires prendre des décisions selon les situations locales ?
Tous les citoyens sont appelés à s’exprimer. Le gouvernement devrait trancher d’ici le mois de novembre.
Partager la publication "Qui arrêtera la fronde des maires anti-pesticides ?"