Partager la publication "Au Brésil, Zero est arrivé pour sauver les vinyles"
Autour de nous, une dizaine d’employés dépoussièrent, référencent et photographient le tout-venant des disques stockés un peu plus bas, dans des milliers de caissons recouverts d’une bâche noire. L’ampleur de la collection est telle qu’elle est répartie dans trois entrepôts. Au rythme de 500 vinyles par jour, il faudrait plus de vingt ans pour cataloguer l’ensemble des titres… « Mais nous envisageons de doubler l’équipe l’année prochaine, on pense que des sponsors peuvent être intéressés », promet Zero Freitas, soucieux de dissiper les doutes qui ont suivi la divulgation de sa passion par le New York Times en août dernier.
Dans le petit monde des collectionneurs de vinyles, personne n’avait vu venir ce fils d’immigrés portugais qui a successivement raflé le stock de Colony Record, un célèbre magasin de Times Square à New York, et celui de Music Man Murray à Los Angeles, la plus grande collection de la côte ouest. Soit 500 000 vinyles américains désormais en exil au Brésil. Lorsque le collectionneur de São Paulo achète les 3 millions de disques de Paul Mawhinney, le « roi du vinyle » qui s’angoissait depuis des années de ne pas trouver d’acheteur, Freitas est contraint de sortir de l’ombre.
« Des dizaines de journalistes américains m’ont appelé, s’inquiétant de ce que je comptais faire de tous ces disques ! Mais les magasins de vinyles ferment les uns après les autres aux États-Unis et personne ne veut racheter leurs stocks. Or, ce sont des collections souvent très intéressantes. Par exemple, celle de Mawhinney comprend toutes les éditions singles d’Elvis Presley. Lorsque j’ai expliqué que mon but était avant tout de sauvegarder ces disques, tout le monde a été soulagé de savoir que quelqu’un faisait ce job », se réjouit Freitas…Retrouvez la suite de l’article dans We Demain n°9
Octave Bonnaud