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Contre la surpêche, une start-up crée des fruits de mer à base d’une plante : le konjac

Rendre ses produits de la mer véganes plus vrais que nature, c’est le défi que s’est lancé une start-up taïwanaise. Pour cela, elle utilise de la farine de konjac, consommée depuis des siècles au Japon.

Le 02/08/2017 par Julie Jeunejean
Rendre ses produits de la mer véganes plus vrais que nature, c'est le défi que s'est lancé une start-up taïwanaise. Pour cela, elle utilise de la farine de konjac, consommée depuis des siècles au Japon.
Rendre ses produits de la mer véganes plus vrais que nature, c'est le défi que s'est lancé une start-up taïwanaise. Pour cela, elle utilise de la farine de konjac, consommée depuis des siècles au Japon.

Thon, crevettes ou encore coquilles Saint-Jacques… Les simili fruits de mer de la start-up taïwanaise Sophie’s Kitchen ressemblent à s’y méprendre à de vrais produits de la mer. Ils sont pourtant tous faits à partir d’une plante : le konjac.

Plus connu sous la forme d’éponge cosmétique, ce tubercule originaire d’Asie de l’Est est consommé depuis des siècles par les Chinois et les Japonais.

Il est réduit en farine, puis transformé en un bloc de gelée — « tofu de konjac » ou konnyaku —, avec lequel on fait des vermicelles.

Faible en calories, il est également utilisé comme coupe-faim dans certains régimes, car il contient du glucomannane, une fibre alimentaire qui gonfle en présence d’eau et entraîne un effet de satiété rapide.

Une texture qui se veut proche de celles des fruits de mer

« La texture de cette plante est très proche de celle des crustacés. C’est pour ça que j’ai eu l’idée d’utiliser la farine de konjac pour fabriquer des calamars, des crevettes et même du saumon », explique Eugene Wang le PDG de la marque végane à France Info.

Il affirme accorder une importance toute particulière à la texture de ses produits, à laquelle les consommateurs sont sensibles.
 
Pour cela, il se sert d’une machine qui donne aux protéines végétales une consistance proche de celle des fruits de mer, grâce à une pression et une température élevées.

À l’origine de Sophie’s Kitchen, une préoccupation environnementale

C’est en 2009 que le chef d’entreprise lance une gamme de produits de la mer végétaux. En premier lieu, pour sa fille Sophie qui adore les fruits de mer mais y est allergique. Mais aussi par souci de développer une alimentation durable.
 
Sur la page Facebook de Sophie’s Kitchen, il dit être inquiet des effets délétères qu’ont les fermes piscicoles géantes — et de surcroit surpeuplées —, sur l’environnement. Il craint également pour la santé des consommateurs du fait de la présence d’antibiotiques et de métaux lourds, tel le mercure, dans le poisson. 
 
« La surpêche est à l’origine de nombreux problèmes. De nombreuses espèces marines sont menacées à cause du chalutage de fond ou de la prise accessoire ». Cette dernière désigne la capture accidentelle d’espèces marines au moyen d’un équipement de pêche conçu pour d’autres espèces.

Ce que confirme le WWF, qui précise qu’aujourd’hui, « 85% des effectifs exploités à des fins commerciales de par le monde sont déjà surpêchés ou risquent de l’être à très court terme ».
 

Des produits sans OGM mais très transformés

Les produits Sophie’s Kitchen sont pour le moment commercialisés aux États-Unis, mais Eugene Wang espère les distribuer en Europe prochainement.
 
Selon lui, ils constituent une solution durable pour les végétariens et végétaliens, mais aussi pour les omnivores curieux, qui souhaitent diversifier leurs apports en protéines tout en réduisant leur empreinte écologique.
 
Si les produits de la marque ne contiennent pas d’OGM, reste que certains sont ultra transformés, tels les macaronis au simili homard et fromage végétal. En effet, de nombreuses étapes sont nécessaires pour leur fabrication. Certains des ingrédients sont exclusivement utilisés par l’industrie, comme la gomme xanthane ou le dioxyde de titane.
 
Or, une équipe de chercheurs en nutrition à la Chan School of Public Health de Boston, dans la Massachusetts, a révélé en juillet 2017 qu’un régime végétarien devient nuisible si les aliments sont trop transformés. Ces derniers sont souvent trop riches en sel, sucres, graisses ajoutés et pauvres en micronutriments.
 

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