Contre le cancer, les micro robots arrivent

D’une douloureuse expérience personnelle (sa mère décédée d’un cancer du cerveau), Bertrand Duplat en a fait un projet professionnel. Co-fondateur et président de Robeauté – une des deux seules entreprises dans le monde spécialisées dans les micro robots liés à la santé –,  il nous rassure sur les perspectives de mieux soigner les cancers dans l’avenir, en 2050. La santé dans un quart de siècle faisait partie d’un des thèmes majeurs de l’événement we are_ DEMAIN, organisé par WE DEMAIN et we are_ les 10 et 11 novembre 2023.

« Attention  aux idées fausses et aux fantasmes », prévient Bertrand Duplat qui décrit des patients se portant volontaires pour des essais cliniques. Il ne faut pas créer de faux espoirs. » À défaut de l’éradiquer, l’enjeu est bien de rendre le cancer « plus vivable ». Ce qui rend l’entrepreneur chercheur optimiste c’est qu’il existe une cohérence entre une vision et une réalité.

Des micro robots déjà utilisés dans nos hopitaux

Ces innovations ne sont pas cantonnées à des laboratoires mais elles sont à l’étude dans les hôpitaux où l’équipe de Robeauté intervient (comme dans les hôpitaux de Coachin et La Pitié Salpêtrière à Paris). On connaît les  robots en assistance du chirurgien qui permettent des gains de temps, on découvre avec Bertrand Duplat des robots miniatures qui s’aventures dans le corps des malades. Pour les diagnostics, il s’agir de récupérer des liquides ou des cellules (« Single Cell Analysis ») pour obtenir des données sur la mutation de la tumeur.

« Demain, nous pourrons disposer d’imageurs pour examiner comment ce cancer a muté et quels sont les effets sur le système immunitaire du patient« , assure Bertrand Duplat. Le micro robot facilite ainsi le choix du traitement le plus « sur mesure » possible. Notamment en matière d’immunothérapie. L’avantage réside aussi dans la capacité de suivi du traitement  (le monitoring) pour voir si les cellules s’adaptent. « C’est ce que l’on appelle la boucle de feedback qui fait tant défaut en cancérologie« , souligne le scientifique. Concrètement, il s’agit d’obtenir une « boucle numérique permanente » pour informer les médecins sur l’évolution de la thérapie.

Le micro robot, véritable jardinier à l’intérieur du corps humain

S’inspirant d’une scène du film Le château dans le ciel, le chercheur rappelle cette scène où le paradis est rendu possible par l’intervention continue d’un robot jardinier. « Nous, c’est ce que l’on constate avec les patients, le micro robot agit comme un jardinier qui coupe les mauvaises herbes ou stimule les bonnes, qu’il s’agisse de traitements chirurgicaux (brûler avec un laser) ou d’augmentation de cellules saines. »

Reste à s’armer de patience. Dans ce domaine, fort heureusement très règlementé, la mise en pratique requiert du temps. Mais, pour cet inventeur, « les tests en préclinique sont très prometteurs« , promet-il. Il ne sera peut-être pas nécessaire d’attendre 2050.

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