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Written by 18 h 00 min Déchiffrer, Societe-Economie

Écologie : stop ou encore ? Les Français veulent accélérer la lutte contre le réchauffement climatique

Face à l’urgence climatique, les Français disent non à une « pause » dans la lutte contre le réchauffement, révèle la deuxième édition du baromètre mondial de la transformation écologique d’Elabe pour Veolia.

Le 22/04/2024 par Florence Santrot
vélo lutte contre le réchauffement climatique
Opter pour la mobilité douce pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, une solution efficace. Crédit : Suzi Media Production / iStock.
Opter pour la mobilité douce pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, une solution efficace. Crédit : Suzi Media Production / iStock.

Une pause dans la lutte contre le réchauffement climatique ? Non merci ! C’est, en substance, le message envoyé par les Français dans le 2ème édition du baromètre mondial de la transformation écologique. Cette enquête d’opinion mondiale a été réalisée fin 2023 par l’institut Elabe pour Veolia. Quelque 29 500 personnes issues de 26 pays – représentant 60 % de la population mondiale et 67 % des émissions de gaz à effet de serre – ont répondu au deuxième baromètre de la transformation écologique, publié ce lundi 22 avril 2024, en cette Journée de la Terre. Parmi les répondants, 1 000 Français représentatifs de 18 ans et plus.

Il en ressort que 71 % d’entre nous ont le sentiment d’être exposés et vulnérables aux risques liés aux perturbations climatiques et à la pollution. À titre comparatif, c’est 65 % au niveau mondial. Parmi les conséquences, la santé est une préoccupation majeure (66 % des répondants français). Maladies infectieuses, pathologies liées à la pollution, alimentation de moins bonne qualité ou encore problèmes mentaux liés à l’éco-anxiété sont cités comme une menace significative en raison du changement climatique.

Le déni climatique, une réalité pour 27 % des habitants de la planète

Si 89 % des habitants de la planète partagent la certitude qu’une perturbation climatique a lieu actuellement, ils sont 73 % à attribuer la faute aux activités humaines. Un chiffre en recul de 2 % par rapport à la précédente vague du baromètre, publiée en 2022. Dans 14 des 26 pays étudiés, on constate une progression des climatosceptiques depuis deux ans.

Ces idées ont le plus fortement progressé en Pologne (+10 %), Côte d’Ivoire (+8 %), Australie (+6 %), Tchéquie (+5 %) et Allemagne (+4 %). L’enquête révèle que ce déni climatique est particulièrement présent parmi les personnes conservatrices ou votant à droite. En France, 50 % des militants du mouvement Reconquête, en hausse de 25 points en deux ans, sont dans le déni climatique.

Pour 68 % des Français, l’inaction serait pire que tout dans la lutte contre le réchauffement climatique

En mai 2023, le président Emmanuel Macron a appelé à une « pause réglementaire européenne » en termes de contraintes environnementales pour éviter de ralentir les économies européennes. Une thèse que la majorité des Français ne partage visiblement pas : 68 % des Français (66 % des répondants au niveau mondial) sont convaincus que l’inaction coûtera plus cher que l’action écologique. C’est 8 points de plus que lors du premier baromètre, paru il y a 18 mois.

Les résultats de ce sondage soulignent donc une vraie tension entre les objectifs environnementaux et les préoccupations économiques. Nos concitoyens sont prêts à aller plus loin que les simples « petits gestes » déjà mis en place depuis plusieurs années. Baisser de quelques degrés le chauffage, prendre une douche plutôt qu’un bain, emporter une gourde avec soi pour éviter de consommer de l’eau en bouteille… c’est bien mais les Français voient plus grand. Il existe une volonté notable en France de soutenir financièrement les mesures écologiques, notamment pour améliorer la qualité de l’eau et l’agriculture durable, malgré un coût initial plus élevé. La réutilisation des eaux usées (pour boire ou indirectement via les fruits et légumes) fait notamment partie des mesures plébiscitées dans l’Hexagone.

Les Français semblent donc reconnaître la nécessité de la transformation écologique et sont prêts à changer certains comportements pour atteindre cet objectif. Cependant, la capacité à visualiser concrètement ce à quoi la vie quotidienne pourrait ressembler après une transformation écologique reste encore un défi. Il y a donc urgence à leur proposer de nouveaux imaginaires désirables.

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