Partager la publication "Crowdfunding des champs : Quand les particuliers financent la transition agricole"
Et cela fonctionne : dix-huit mois après sa création, la start-up a déjà financé plus de 300 projets grâce à 1,5 million d’euros collectés, soit 5 000 euros en moyenne par projet. Des sommes modestes, qui se veulent « des coups de pouce afin de faciliter l’implantation de petites structures, leur diversification ou leur conversion à l’agriculture biologique », explique le fondateur.
En récoltant 5 380 euros, Jean-Marc Guégan, éleveur à Belle-Île, a ainsi pu réintroduire une race de mouton autochtone sur son île natale. Bertrand Bouflet, en Mayenne, a, lui, glané 4 235 euros afin d’agrandir l’atelier où il transforme du sureau en limonade et en bière écologique.
Alternatives au système bancaire
Si les projets financés par MiiMosa ne sont qu’en partie tournés vers le bio, une autre plateforme se consacre exclusivement à l’agriculture durable. Créée en 2012 par Maxime de Rostolan, lui-même à la tête d’une ferme agroécologique en Touraine, Blue Bees se veut une alternative au système bancaire.
En plus des dons, la plateforme permet de prêter de l’argent aux porteurs de projet, à des taux compris entre 2 % et 3 %, contre 0,6 % pour le livret A. En empruntant 24 000 euros auprès de 79 contributeurs en 2015, Frédéric Marr a ainsi pu développer Rrraw, la première marque française de chocolat cru.
Le désir d’une alimentation et d’un mode de vie plus durables
Des succès qui laissent stoïques KissKissBankBank et Ulule, les deux leaders français du crowdfunding. Pour Mathieu Maire du Poset, directeur adjoint d’Ulule, les plateformes de niche ont leurs limites :
« Les gens ont de multiples centres d’intérêts, pas seulement l’agriculture ou la BD. Le plus important pour réussir une campagne, c’est de toucher des gens au-delà de sa communauté. »
Un point de vue qui rejoint celui de KissKissBankBank, chez qui l’alimentation représente 1,4 million d’euros sur les 17 millions collectés en 2015, un chiffre en hausse de 44 % sur un an. Pour Augustin Mille, chargé du secteur chez KissKissBankBank et spécialiste du vin bio, « il y a un vrai désir, chez les Français, d’une alimentation et d’un mode de vie plus durables. C’est là que le financement par la foule peut être déterminant ».