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Crowdfunding des champs : Quand les particuliers financent la transition agricole

Grâce à l’émergence de plateformes de financement participatif dédiées à l’agriculture, n’importe qui peut lancer son propre projet agricole… sans avoir à obtenir de prêt bancaire au préalable.

Le 02/11/2016 par WeDemain
Grâce à l'émergence de plateformes de financement participatif dédiées à l'agriculture, n'importe qui peut lancer son propre projet agricole... sans avoir à obtenir de prêt bancaire au préalable.
Grâce à l'émergence de plateformes de financement participatif dédiées à l'agriculture, n'importe qui peut lancer son propre projet agricole... sans avoir à obtenir de prêt bancaire au préalable.

« Aujourd’hui, 40 % des agriculteurs gagnent moins que le SMIC. Difficile dans ces conditions d’obtenir un prêt bancaire », constate Florian Breton. Pour résoudre ce problème, ce petit-fils de viticulteur a eu une idée originale : créer une plateforme de financement participatif dédiée aux projets agricoles. Ainsi naissait, fin 2014, MiiMosa.

Et cela fonctionne : dix-huit mois après sa création, la start-up a déjà financé plus de 300 projets grâce à 1,5 million d’euros collectés, soit 5 000 euros en moyenne par projet. Des sommes modestes, qui se veulent « des coups de pouce afin de faciliter l’implantation de petites structures, leur diversification ou leur conversion à l’agriculture biologique », explique le fondateur.

En récoltant 5 380 euros, Jean-Marc Guégan, éleveur à Belle-Île, a ainsi pu réintroduire une race de mouton autochtone sur son île natale. Bertrand Bouflet, en Mayenne, a, lui, glané 4 235 euros afin d’agrandir l’atelier où il transforme du sureau en limonade et en bière écologique.

Alternatives au système bancaire

« Le crowdfunding est en plein boom, observe Florian Breton : 8 millions d’euros levés en France en 2011, 300 millions en 2014. Et on table sur 2 à 3 milliards d’ici 2020. » Un marché encore dominé à 70 % par les projets culturels mais que l’entrepreneur espère bien conquérir. Sa plateforme a annoncé en juin avoir levé 700 000 euros, notamment auprès du Crédit Agricole.

Si les projets financés par MiiMosa ne sont qu’en partie tournés vers le bio, une autre plateforme se consacre exclusivement à l’agriculture durable. Créée en 2012 par Maxime de Rostolan, lui-même à la tête d’une ferme agroécologique en Touraine, Blue Bees se veut une alternative au système bancaire.

En plus des dons, la plateforme permet de prêter de l’argent aux porteurs de projet, à des taux compris entre 2 % et 3 %, contre 0,6 % pour le livret A. En empruntant 24 000 euros auprès de 79 contributeurs en 2015, Frédéric Marr a ainsi pu développer Rrraw, la première marque française de chocolat cru.

Le désir d’une alimentation et d’un mode de vie plus durables

Ses produits à base de fèves de cacao non torréfiées sont désormais vendus dans 150 boutiques. Après des débuts modestes, Blue Bees connaît une croissance importante depuis 2014. Elle a permis de récolter 1,35 million d’euros en dons et 237 000 en prêts.

Des succès qui laissent stoïques KissKissBankBank et Ulule, les deux leaders français du crowdfunding. Pour Mathieu Maire du Poset, directeur adjoint d’Ulule, les plateformes de niche ont leurs limites :
 

« Les gens ont de multiples centres d’intérêts, pas seulement l’agriculture ou la BD. Le plus important pour réussir une campagne, c’est de toucher des gens au-delà de sa communauté. »

Un point de vue qui rejoint celui de KissKissBankBank, chez qui l’alimentation représente 1,4 million d’euros sur les 17 millions collectés en 2015, un chiffre en hausse de 44 % sur un an. Pour Augustin Mille, chargé du secteur chez KissKissBankBank et spécialiste du vin bio, « il y a un vrai désir, chez les Français, d’une alimentation et d’un mode de vie plus durables. C’est là que le financement par la foule peut être déterminant ».

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