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Dans l’usine de Moustache, où on fabrique un vélo électrique made en France

Direction Thaon-les-Vosges, à quelques encablures d’Epinal et à 60 km au sud de Nancy. C’est dans cette région qu’est née la marque française de vélos électriques Moustache, en 2013. Dix ans plus tard, elle passe un nouveau cap en présentant le J, son premier vélo au cadre entièrement made in France et qui bénéficie, qui plus est, d’une innovation technologique.

« Tous nos vélos sont assemblés dans les Vosges depuis le début mais une partie des pièces vient encore de l’étranger, explique Greg Sand, cofondateur de Moustache. Notre objectif est de rapatrier un maximum de savoir en France. Mais c’est un challenge énorme en termes d’industrialisation. Le J est le témoignage de tous ces efforts consentis ces dernières années. »

Le nouveau modèle de Moustache, le J, est presque 100 % français. Son cadre est fabriqué dans l’hexagnoe mais il est doté d’un moteur allemand Bosch. Crédit : Moustache.

Une usine moderne pour accompagner l’essor de la marque Moustache

Le 1er janvier 2019, Moustache a inauguré à Thaon-les-Vosges sa nouvelle usine de 10 000 m2. La marque voulait de la place en prévision de son développement à venir. Depuis, la phase de Covid – et surtout la sortie des confinements – ont incité le public à découvrir la mobilité douce. Les ventes de VAE (vélos à assistance électrique) ont grimpé en flèche et Moustache en a bien profité. La marque a réalisé en 2022 un chiffre d’affaires de 130 millions d’euros et compte entre 150 et 200 employés.

Pour accompagner cette forte croissance, elle vient d’inaugurer il y a quelques semaines un nouveau pan de son usine. 3 200 m2 supplémentaires, où se sont installés notamment l’équipe de R&D. C’est elle qui a imaginé le cadre col de cygne (en forme de J) du nouveau vélo haut de gamme de la marque. Il fallu pas moins de trois années pour que le projet prenne vie.

3 ans de travail pour donner vie à un cadre made in France

La conception française de ce cadre s’est révélée être un véritable challenge industriel. Il a non seulement fallu mener une réflexion approfondie sur la fabrication mais aussi la sélection des prestataires appropriés.

Le cadre en aluminium du J naît dans les Fonderies du Midi à Vitrolles, grâce à un processus de moulage par gravité qui permet de créer un cadre sans soudure. Ce type de fabrication est utilisé en automobile et aviation mais jamais sur des pièces aussi importante en cyclisme. Voici donc une première.

Première étape : la Fonderie du Midi à Vitrolles où de l’aluminium est versé dans les moules pour former les cadres monoblocs. Crédit : Moustache.
Une fois fondu, il faut ensuite usiner le cadre pour le dégrossir. Pour cela, direction le Jura. Crédit : Moustache.

Fonderie, usinage, peinture… le cadre J passe entre de bonnes mains

Après la fonderie, le cadre subit un usinage de précision chez Elcam dans le Jura, avant de recevoir une couche de peinture thermo-laquée chez Colibru en Alsace. Cette peinture, en plus d’être résistante, est sans solvant et uti!lise moins d’eau, réduisant ainsi l’empreinte écologique du vélo. Plus durable et moins polluante, elle sera sans doute utilisée sur l’ensemble des gammes de Moustache dans le futur.

C’est une machine 5 axes automatisée qui s’occupe de l’usinage. Crédit : Moustache.
Dernière étape avant d’arriver à l’usine Moustache pour l’assemblage : la phase peinture. Crédit : Moustache.

Au total, ce cadre J made in France aura parcouru environ 1 000 km pour sa fabrication avant d’arriver à Thaon-les-Vosges. À titre de comparaison, pour un cadre soudé fabriqué en Asie, il parcourt bien souvent 15 000 km avant d’arriver dans les Vosges.

Assemblage du vélo Moustache : une affaire de précision

L’assemblage final se fait dans l’usine Moustache à Thaon-les-Vosges, où chaque vélo bénéficie d’une attention particulière de la part d’un technicien qui s’en occupe de bout en bout. Avec ses six lignes de production, l’usine peut sortir environ 2 500 vélos par mois. Pour le seul modèle J, Moustache ambitionne d’en produire entre 15 et 20 000 exemplaires par an.

Un technicien sur un banc de montage de l’usine Moustache en plein assemblage d’un J. Crédit : Florence Santrot

Il faut 45 minutes pour assembler l’ensemble des pièces et donner vie à un vélo. Mais, si on ajoute toutes les manipulations annexes (fabrication des roues avec mise en place des rayons, gonflage des pneus, sélection de touts les pièces pour chaque unité personnalisée…), il faut compter 2 heures de bout en out. Chaque vélo est ensuite emballé dans une couverture en fibres recyclées avant d’être expédié chez un particulier ou un revendeur. Un protection que l’acheteur peut ensuite réutiliser à loisir, minimisant ainsi l’impact environnemental.

Dans l’usine Moustache, chaque banc de montage permet d’assembler n’importe quel modèle de vélo de la marque. Seuls les cargos sont traités à part. Crédit : Florence Santrot.
Il faut 45 minutes pour monter un Moustache J une fois toutes les pièces rassemblées. Mais en comptant la préparation et les étapes en amont (assemblage des roues par exemple), 2 heures sont nécessaires. Crédit : Moustache / Florence Santrot.
Le Moustache J est propulsé par un moteur Bosch fabriqué en Allemagne. Crédit : Moustache.
Une fois le vélo construit et vérifié, il est placé dans son emballage avant expédition et protégé par une couverture en fibres recyclées. Crédit : Moustache.

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