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Grâce à l’autoconsommation d’énergie, il économise 1500 euros par an sur sa facture d’électricité

Produire de l’énergie renouvelable et l’utiliser directement chez soi : cette pratique méconnue en France est désormais encouragée par la loi. We Demain est allé à la rencontre d’un « autoconsommateur » d’électricité.

Le 10/04/2017 par WeDemain
Produire de l'énergie renouvelable et l'utiliser directement chez soi : cette pratique méconnue en France est désormais encouragée par la loi. We Demain est allé à la rencontre d’un "autoconsommateur" d’électricité.
Produire de l'énergie renouvelable et l'utiliser directement chez soi : cette pratique méconnue en France est désormais encouragée par la loi. We Demain est allé à la rencontre d’un "autoconsommateur" d’électricité.

Reprendre le contrôle de sa facture d’énergie et adopter une consommation plus respectueuse de l’environnement : c’est le désir de plus en plus de Français. Pour y parvenir, certains choisissent l’autoconsommation d’électricité. Le principe : consommer l’énergie renouvelable que l’on produit chez soi, grâce, par exemple, à des panneaux solaires.

Cette nouvelle manière de s’investir dans la transition énergétique a été rendue possible par une loi adoptée en février. Celle-ci lève l’obligation, pour un foyer producteur d’énergie renouvelable, de la revendre à EDF. L’énergie, désormais, se consomme en circuit court !

En juin 2016, un sondage Opinionway, réalisé pour le syndicat de l’énergie solaire Enerplan, révélait que 47 % des Français se disaient prêts à investir dans les panneaux solaires, dont 15 % pour être 100 % autonomes.

Pour l’heure, 20 000 foyers français utilisent de l’électricité qu’ils produisent eux-mêmes, selon les estimations de Statista. Nous avons rencontré l’un de ces Français qui a fait le choix de l’autoconsommation d’électricité, sans pour autant renoncer à en revendre.

We demain : pourquoi avoir fait le choix de l’autoconsommation ?

Paul Amouroux : Par conviction idéologique. C’est parce que nous avons un intérêt pour le développement durable que nous avons décidé d’installer chez nous, en 2014, des panneaux photovoltaïques. Notre démarche écologique a commencé bien avant…
 
Racontez-nous.

En 2006, ma femme et moi avons acheté une ancienne vigne, situé dans un petit village à une dizaine de kilomètres de Sète. L’ancien propriétaire y avait fait construire deux maisons. L’une confortable que nous avons laissée à notre fille et sa famille, l’autre très sommaire que nous avons réhabilitée. Pour la restauration de la maison, nous avons utilisé des produits écologiques : fibre de bois, ouate de cellulose, fermacell, chaux,… Nous avons mis en place un système de filtration des eaux par les roseaux. Nous avons un plancher chauffant avec une pompe à chaleur air-eau qui fonctionne la journée et, en complément, nous avons un poêle à bois.
 

En 2014, vous faites donc le choix d’installer des panneaux photovoltaïques.

C’est exact. Nous trouvions dommage de ne pas produire notre propre énergie. J’ai alors rencontré Grégory Lamotte, le PDG de Comwatt, qui conçoit des systèmes pour gérer sa production et sa consommation d’énergie. Sa vision était proche de la notre et nous avons donc opté pour les panneaux solaires. Avec lui, nous avons négocié un projet clef en main. En tout, l’installation de notre système de production d’énergie nous a coûté 25 500 euros pour les deux maisons.
 

Quelle est la particularité de votre installation ?

Nous avons un boîtier, l’Indepbox, qui nous sert à optimiser la consommation de l’énergie produite. Pas besoin de surveiller la production d’énergie pour mettre en marche les appareils. Il suffit de programmer un planning pour chaque appareil. Ensuite, l’Indepbox les met en marche en fonction de la production d’énergie.
 

Autre spécificité, vos panneaux photovoltaïques se situent au sol…

Oui. Nous avons dû installer nos panneaux solaires au sol car notre maison était mal orientée. L’installation au sol est moins chère que l’installation intégrée au toit. L’intérêt, c’est que les panneaux sont orientés au sud avec une inclinaison optimale pendant l’hiver.

À noter que  plus les panneaux solaires sont chauds, moins ils produisent d’énergie. Les panneaux au sol étant beaucoup plus ventilés au sol, il produise donc un peu plus d’électricité que sur un toit
 

Pourquoi avoir choisi le mix autoconsommation-revente plutôt que l’utilisation de batteries pour tendre vers l’autosuffisance ?

Car il s’agit d’une solution très souple. Lorsque je ne produis pas assez d’électricité, j’en achète à EDF et lorsque je produis plus que ce que je consomme, je la vends à EDF. Les batteries nous posaient un problème car elles coûtent assez chères, sont très volumineuses, mais surtout la question de leur recyclage n’est pour l’heure pas encore réglée.

De plus, les batteries ne peuvent pas trop se décharger au risque de s’user rapidement. Il faut donc pouvoir stocker suffisamment d’énergie, ce qui peut être compliqué si jamais une semaine de mauvais temps s’annonce. Il faut donc disposer d’un groupe électrogène à portée de main.
 

Et avez-vous pensé aux éoliennes avant d’installer ces panneaux solaires ?

Oui. Avant d’opter pour les panneaux solaires, nous sommes entrés en contact avec deux installateurs d’éoliennes. Nous n’avons pas été satisfaits. L’étude de vent faite en fonction des relevés météo de stations à proximité était visiblement peu pertinente. Et puis, pour les deux maisons, une éolienne était insuffisante. Or, le prix de deux éoliennes était trop important.

Nous avons contacté des personnes possédant une éolienne. Beaucoup ont des problèmes de maintenance — les éléments mécaniques s’usent—, et de réparation : l’entreprise n’existe plus, les prix d’intervention et des pièces détachées sont importants… Et c’est sans parler des nombreuses pannes, dont ils nous ont parlé. Des problèmes qui ne se posent pas pour les panneaux solaires qui ne nécessite pas d’entretien particulier.
 

Quelles économies avez-vous réalisées ?

Pour l’année 2013, où nous n’avions pas de panneaux solaires, notre facture d’électricité était de 2023,17 euros. Pour l’année 2015, elle était de 1 133 euros, moins les 632 euros de revente, soit 501 euros. Aujourd’hui, nous vendons 8 800 kWh d’électricité à EDF, sachant qu’un kilowattheure nous rapporte 7,184 centimes. Cela nous rapporte environ 632 euros par an mais ce chiffre devrait un peu baisser car nous cherchons à consommer un maximum notre production.

Comment ?

Nous allons installer un système qui permettra aux Indepbox des deux maisons de dialoguer et donc, en utilisant mieux l’électricité produite, de faire encore baisser la facture d’EDF. À noter que pour une installation intégrée à la toiture, la revente est de 0,23 euros le kilowattheure, soit nettement plus qu’au sol. Or, dans une installation au sol on maîtrise parfaitement l’orientation et l’inclinaison des panneaux, et elle est mieux ventilée. Pourquoi pénaliser le rachat ?
 

Quelles réactions de la part de vos voisins ?
 
Dans notre village, les gens sont curieux de notre démarche. Nous avons ici un café associatif qui nous a d’ailleurs demandé de faire une intervention. On nous interroge sur la rentabilité des panneaux photovoltaïques : les gens sont très surpris d’apprendre que l’on peut vendre le surplus, et ça les intéresse. Ils nous demandent s’ils sont fiables, si nous n’avons pas peur car les installateurs mettent souvent la clef sous la porte… Il existe des installateurs sur lesquels où on peut compter. Quant à la fiabilité des panneaux, elle a fait ses preuves : ils sont garantis vingt ans mais leur durée moyenne de vie est de trente ans.

Lorsque j’en parle, Je soulève toujours la question écologique. Chacun peut jouer un rôle dans la transition énergétique. On va dans le mur en poursuivant la politique énergétique actuelle. Il est tellement incongru de consommer de l’énergie fabriquée à des centaines de kilomètres, alors qu’il est possible de la produire sur place. Les citoyens peuvent montrer le chemin.
 
 

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