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« J’ai testé Morning Gloryville, le réveil dansant à 6 heures du matin »

Las de sortir trop tard de clubs remplis de fêtards alcoolisés ? « Morning Gloryville » vous propose de danser et boire (des jus de fruits frais) de 6 à 10 heures, avant d’aller travailler. We Demain a tenté l’expérience, à l’occasion de la troisième édition parisienne de cet événement.

Le 02/01/2015 par WeDemain
Une Morning Gloryville au Carreau du Temple, à  Paris © Morning Gloryville
Une Morning Gloryville au Carreau du Temple, à  Paris © Morning Gloryville

Cinq heures du matin. Le réveil sonne. J’écoute la pluie tomber depuis mon lit, aucune envie de faire la fête. Mais pas le temps de trainer, il me faut enfiler une tenue et en vitesse. Penser au parapluie. Dans une heure, je suis attendu pour ma première Morning Gloryville. Le concept : « commencer la journée de façon différente » avec un réveil dansant de 6 à 10 heures du matin, avant d’aller travailler.

Après avoir partagé la rame de métro avec des visages fantomatiques, j’arrive, un peu frigorifié, place de la République (10e arrondissement). Direction le Carreau du Temple, à quelques pas de là, d’anciennes halles commerçantes transformées en espace évènementiel. Il m’en coute dix euros pour pénétrer les lieux encore vides. Aux platines, une DJette répondant au nom de Faubourg Simone balance des rythmes house qui se perdent dans une salle trop grande pour eux. Un café s’impose. Ça tombe bien, il est offert par la maison. Je l’avale en discutant avec Camille, venue de Fontainebleau et levée, elle aussi, a 5 heures du matin.

Techno et Yoga

7 heures. L’espace se remplit doucement. Beaucoup de fêtards matinaux viennent entre collègues de bureau. « C’est vraiment un concept génial », s’enthousiasme Léa, qui, par chance, n’habite pas trop loin. Elle a fréquenté les premières Morning Gloryville à Londres. « Là-bas, on dirait vraies raves parties, avec jusqu’à 500 personnes. » La seule différence ? Pas d’alcool, ni, bien sûr, de substances illicites. Les Djs eux-mêmes préfèrent jouer devant un public sobre, qui vient vraiment pour la musique. C’est la même énergie que lorsque, dans un festival, on s’en va danser dès le réveil. »

En attendant, à Paris, on est plus proche de l’espace de relaxation que de la rave. A côté du dancefloor, où quelques danseurs s’activent, se tient un cours de Yoga. Je m’essaye au jeu, mais ne suis pas expert en la matière et la techno n’aide pas à se concentrer. À quelques mètres de là, Sidonie propose une initiation aux massages des pieds selon les préceptes de la médecine chinoise. Plus loin, un stand de « nourriture énergétique » : cake sans gluten, barres de céréales maison. Les jus de fruits frais, eux aussi, sont offerts. « Toutes ces activités et cette nourriture saine permettent de commencer la journée d’un bon pied », m’explique une participante.

Anti-club

8 heures. Le moment d’échanger avec l’initiatrice de la fête. Quelles sont ses motivations ? « Le matin, tu te lèves, tu avales ton petit-dèj’ et tu vas bosser sans avoir pris le temps de penser à toi, à ce qui te ferais plaisir », m’explique Karima, toute sourire. C’est la troisième Morning Gloryville qu’elle organise à Paris. Ces matinées se déclinent aussi à Tokyo, San Francisco, Berlin, Amsterdam ou même Bangalore, en Inde… Ils s’inscrivent dans le « Conscious Clubing », un mouvement qui rejette les désagréments des soirées en club : saturation auditive et visuelle, viande saoule et fumée de cigarette.

Je n’ai pas bu mais rentre chez moi, à 10 heures, ivre… de fatigue. L’expérience était censée m’ouvrir les chakras, sans succès : pas moyen d’attaquer la journée sans repasser par mon lit. Si ma première Morning Gloryville n’est pas très glorieuse, je ne déconseillerai pas l’expérience à ceux pour qui sans alcool la fête est plus folle… et ceux à qui, bien sûr, l’avenir appartient.
 

Côme Bastin
Journaliste We Demain
Twitter : @Come_Bastin

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