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Printemps des Terres: devenir propriétaire pour agir

Le Printemps des Terres achète des parcelles forestières, naturelles ou encore agricoles dans le but de les restaurer. Tout en en vivant. Une nouvelle initiative unique qui s’est fait connaître à ChangeNow.

Le 28/05/2023 par Vincent Rondreux
Le Printemps des Terres
Laurent Piermont entouré de collaborateurs. ©VR
Laurent Piermont entouré de collaborateurs. ©VR

Racheter des forêts en souffrance, des terres agricoles, des espaces naturels, pour les restaurer. C’est le but d’une nouvelle société à mission, basée à Paris et présente à ChangeNow 2023: Le Printemps des Terres. “Nous avons constaté que les enjeux écologiques croissent d’année en année: érosion, biodiversité, changement climatique… Nous voyons également se multiplier les attentes des territoires: séquestration de carbone, production de bois, production alimentaire…“, raconte Laurent Piermont, son cofondateur et président.

Ce Docteur en écologie et ingénieur agronome a passé une grande partie de sa carrière dans la filière bois, notamment à la Société forestière de la Caisse des dépôts, puis à CDC Biodiversité. Il a par exemple travaillé, depuis des années, sur les essences d’arbres qui peuvent le mieux s’adapter au changement climatique. Ou encore présidé un fonds carbone dès 2005.

“Des engagements à long terme“

“Nous avons par ailleurs pensé que si les solutions techniques existent, il fallait créer de nouveaux leviers pour permettre le financement de leur mise en œuvre », poursuit-il. “D’où la création du Printemps des Terres, outil de la transition écologique agricole, forestière et naturelle“. Selon lui, “se rendre propriétaire d’un espace est en effet une bonne façon d’agir en étant certain de bien faire, tout en étant en mesure de prendre des engagements à long terme“.

Des financements par crédits biodiversité ou carbone

Concrètement, Le Printemps des Terres rachète donc des terrains dégradés, des forêts sinistrées, des terrains agricoles. Par exemple, “on va recréer une forêt adaptée au changement climatique, en séquestrant du carbone, en produisant du bois, en améliorant la biodiversité. Et on va vivre de cette création de valeur bois“.

Autre paramètre du modèle économique de l’entreprise: “Nous essayons de nous inscrire dans des labels et des procédures qui nous permettent d’obtenir des crédits biodiversité ou carbone. C’est une façon de faire financer nos projets par des entreprises qui cherchent une forme de responsabilité“.

Fermiers: un “droit irrévocable“ de racheter la terre

La procédure est un peu différente pour les terrains agricoles. “Dans ce cas, nous identifions un projet qui va dans le sens de la transition écologique mais dont le porteur n’a pas les moyens. Nous achetons le foncier, payons les investissements écologiques, louons la terre au fermier, et vendons les services « environnement » sous forme de crédits carbone. Mais nous partageons avec l’exploitant, à son avantage. Et en lui donnant surtout le droit irrévocable de racheter la terre quand il veut, après 5 ans de fermage“, détaille Laurent Piermont.

Exemple: “Pour notre première acquisition de terres agricoles, nous avons planté des haies, en établissant également un plan de gestion pour ces haies. Résultat: le carbone va payer à l’exploitant la moitié de son loyer“.

Objectif à terme: 15 000 hectares

Laurent Piermont développe également son argumentaire pour les entreprises en leur proposant de restaurer une surface de biodiversité équivalente à la surface qu’elles occupent. C’est par exemple ce qu’a annoncé réaliser Le Printemps des Terres pour Change Now 2023.

« Nous vendons notre service 5 euros par mètre carré et nous travaillons pendant 30 ans à la restauration. En plus, nous maintenons la vocation écologique sans limitation de durée. Ces opérations sont validées par les organismes publics, du ministère de l’Écologie au Muséum national d’histoire naturelle. Nous sommes à l’abri de tout greenwashing », précise même Laurent Piermont.

Créée en 2020 et “actuellement accompagné par cinq institutions financières“, Le Printemps des Terres “commence à “tourner“ cette année. Nous avons déjà réalisé une vingtaine d’acquisitions et nous devrions parvenir à un millier d’hectares à la fin du semestre“, estime son président. Objectif à terme: 15 000 hectares. Et en espérant également que “nous aurons beaucoup de concurrents d’ici quelques années“ !

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