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Corail : et si les éoliennes en mer servaient de sanctuaire ?

Titouan Bernicot l’a encore rappelé à WE DEMAIN il y a peu : « Si nous ne faisons rien, 90 % des récifs coralliens seront condamnés à l’horizon 2050″. Particulièrement touché par le réchauffement climatique, le corail se meurt peu à peu aux quatre coins de la planètes. Mais, bonne nouvelle, des biologistes marins ont eu l’idée de placer des larves de corail à la base de turbines offshore. Objectif : faire pousser de nouveaux récifs. Si la tentative réussit, les parcs éoliens dans les eaux tropicales pourraient servir de refuge à la faune océanique.

Décidément, la base des éoliennes intéresse beaucoup. Après les poissons qui y prolifèrent, voilà que les coraux pourraient eux aussi trouver leur bonheur au pied des immenses mâts plantés en mer. « C’est quelque chose que personne n’avait encore jamais fait », souligne Madeline Hodge, en charge du programme de biodiversité de l’entreprise danoise Ørsted, spécialisé dans la production d’électricité issue de l’éolien. Pour mener à bien ce projet, baptisé ReCoral, la firme a collaboré avec des chercheurs du Penghu Marine Biology Research Center de Taiwan.

ReCoral : des dizaines de milliers de larves de corail pour un test grandeur nature

L’expérience prend place près des îles Penghu, à l’ouest de l’île principale de Taïwan. Des dizaines de milliers de larves vont peu à peu être emporter par bateau jusqu’au pied de quatre éoliennes marines du parc de Greater Changhua. Si les larves de coraux parviennent à se fixer aux fondations et à se développer, cela pourrait signifier une nouvelle piste pour tenter de sauver le corail. Et le réimplanter dans de nouvelles zones. 

« Pour réaliser cette expérience, nous allons prélever du corail autochtone sur les côtes des îles Penghu. On le fera incuber en laboratoire jusqu’à ce qu’ils deviennent des larves de corail viables. Après cela, ils pourront être amenés aux fondations des éoliennes, à 35-60 km de la côte », explique Ørsted.

L’expérience ReCoral va être menée courant 2022. Il faut maintenant attendre de voir si elle porte ses fruits. Photo : Ørsted

En cas de test réussi, l’expérience pourra être dupliquée à loisir. Qui plus est, ces nouveaux points de développement du corail vont essaimer un peu partout. En effet, les larves de coraux des générations suivantes ne vont pas se contenter de pousser au même endroit. Elles seront aussi en partie transportées par les courants marins, bien loin de leurs parcs éoliens offshore d’origine. Si elles trouvent un point d’accroche convenable avant de devenir trop grandes, alors elles pourraient se développer. Et créer de nouvelles barrières de corail naturelles. Rendez-vous dans quelques mois.

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