Partager la publication "Qualité de l’air et particules fines : où en est la France par rapport au reste du monde ?"
Pas de panique, la qualité de l’air en France est relativement bonne. Mais, selon le 6e rapport annuel sur la qualité de l’air établi par iQAir, la pollution aux particules fines (PM2,5) est cependant au-dessus du niveau conseillé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En 2023, la France a enregistré une concentration moyenne pondérée par la population de PM2,5 de 9,5 µg/m³. Dans l’idéal, il devrait être en dessous de 5 µg/m³. Néanmoins, cela reste nettement inférieur à de nombreux autres pays, tant en Europe que dans le monde.
Même dans l’Union européenne, le rapport souligne que les concentrations moyennes de PM2,5 varient considérablement d’un pays à l’autre. Par exemple, selon iQAir, spécialiste suisse dans la protection contre les polluants atmosphériques, la Pologne et l’Italie ont enregistré des concentrations plus élevées, avec respectivement 14,1 µg/m³ et 15,0 µg/m³. À l’opposé, des pays comme la Suède (5,1 µg/m³) et la Finlande (4,9 µg/m³) ont démontré une qualité de l’air exceptionnelle, avec des niveaux de PM2.5 bien en dessous du guideline de l’OMS.
Seulement 7 pays avec une bonne qualité de l’air… et 7 pays extrêmement pollués
Au total, seuls sept pays ont enregistré une moyenne annuelle de concentration en particules fines de 5 µg/m³ ou moins. Cela souligne l’ampleur du travail restant à accomplir pour combattre la pollution de l’air à l’échelle mondiale. Il s’agit de l’Australie, l’Estonie, la Finlande, la Grenade, l’Islande, l’île Maurice et la Nouvelle-Zélande.
iQAir a également listé les 7 pays qui souffrent de la plus forte pollution de l’air au monde. Les voici, par ordre décroissant :
- Bangladesh (79,9 µg/m³), soit plus de 15 fois supérieur à la ligne directrice annuelle de l’OMS pour les PM2,5
- Pakistan (73,7 µg/m³), soit plus de 14 fois supérieur à la ligne directrice annuelle de l’OMS pour les PM2,5
- Inde (54,4 µg/m³), soit plus de 10 fois supérieur à la ligne directrice annuelle de l’OMS pour les PM2,5
- Tadjikistan (49,0 µg/m³), soit plus de 9 fois supérieur à la ligne directrice annuelle de l’OMS pour les PM2,5
- Burkina Faso (46,6 µg/m³), soit plus de 9 fois supérieur à la ligne directrice annuelle de l’OMS pour les PM2,5
- Irak (43,8 µg/m³), soit plus de 8 fois supérieur à la ligne directrice annuelle de l’OMS pour les PM2,5
- Émirats arabes unis (43 µg/m³), soit plus de 8 fois supérieur à la ligne directrice annuelle de l’OMS pour les PM2,5
Découvrez davantage d’informations via cette carte interactive :
Des niveaux de pollutions influencés par le changement climatique
Le rapport d’iQAir souligne l’interaction complexe entre la pollution de l’air et le changement climatique. Les émissions de gaz à effet de serre influencent les concentrations de PM2.5 et vice versa. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et l’OMS ont eux aussi pointé du doigt cet interdépendance dans divers rapports. Elles partagent souvent les mêmes causes et ont des effets qui se renforcent mutuellement. D’une part, ces deux phénomènes ont des sources communes. Les combustibles fossiles sont une source majeure à la fois de la pollution de l’air et des gaz à effet de serre qui contribuent au changement climatique.
En outre, des températures plus élevées peuvent augmenter la quantité d’ozone au niveau du sol, un polluant dangereux, en accélérant les réactions chimiques dans l’atmosphère. D’autre part, la pollution de l’air peut affecter les schémas climatiques. Les particules fines, par exemple, peuvent influencer la formation des nuages et les régimes de précipitations.
Qualité de l’air : la pollution, une grande menace pour la santé
Ce n’est un secret pour personne, la pollution de l’air est considérée comme une menace majeure pour la santé partout dans le monde. Son impact direct et indirect sur la santé humaine est indéniable. Elle est à l’origine de maladies respiratoires et cardiovasculaires. En effet, les particules fines et les gaz polluants comme le dioxyde d’azote et l’ozone peuvent pénétrer profondément dans les poumons et même entrer dans la circulation sanguine. Ce fléau est lié à un risque accru de cancer, en particulier de cancer du poumon.
Les enfants, les personnes âgées et les personnes souffrant de maladies préexistantes sont particulièrement vulnérables aux effets de la pollution de l’air. Plus largement, de nombreuses études ont démontré que l’exposition à long terme à la pollution de l’air augmente significativement le risque de mortalité prématurée. Selon l’OMS, les effets combinés de la pollution de l’air ambiant (notamment l’exposition aux PM2,5) et de la pollution de l’air intérieur sont associés à 6,7 millions de décès prématurés par an. La lutte, parallèle et simultanée, contre la pollution de l’air et le réchauffement climatique est donc une réelle nécessité. En France comme dans le reste du monde.
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