Partager la publication "Pollution de l’air : des purificateurs pour mieux respirer dans le métro"
Heure de pointe à Paris. Vous choisissez de prendre le métro plutôt que la voiture, pour aller plus vite, par conscience écologique ou en pensant mieux respirer que dans la rue. Bonne initiative… mais sachez que l’air dans le métro peut être jusqu’à 15 fois plus pollué qu’à l’extérieur, selon
la région Ile-de-France.
Pour remédier à cette situation, la station Alexandre-Dumas, sur la ligne 2, a été équipée vendredi 7 juin de purificateurs d’air de l’entreprise Suez. Ces derniers seront mis en route dans 15 jours et seront testés pendant 6 mois. Le dispositif, baptisé « Ip’ Air », permettra de traiter 7 500 m3 d’air par heure.
Un projet pilote développé dans le cadre du programme
« Changeons d’air en Ile-de-France » lancé en mars 2018 par la région, et doté d’un budget global d’un million d’euros. En septembre, cinq entreprises ont été retenues pour tester leurs purificateurs d’air.
Purifier l’air du métro
Air Liquid teste de son côté six machines depuis le 3 juin et jusqu’à la fin du mois d’août à la station Avenue Foch du RER C. Ses machines filtrent l’air via un procédé d’ionisation positive.
« Cette technique de purification de l’air consiste à charger électriquement les particules fines de l’air, afin de pouvoir les capter sous forme d’agrégats facilement récupérables », explique Air liquide dans
son communiqué.
« Pendant trois mois, les six purificateurs installés brasseront 50 000 m3/heure d’air afin de réduire la concentration des particules fines », précise l’entreprise.
Pour vérifier le bon fonctionnement du système, des stations de mesure de la qualité de l’air ont été installées par
Airparif, l’association de surveillance de qualité de l’air en Ile-de-France, avant le début des tests, en avril 2018. Les données seront analysées et le rapport d’expérimentation devrait être dévoilé en décembre 2019.
Concentration de particules fines
Au total, le métro parisien accueille plus de
4,1 millions de passagers chaque jour. Ces derniers s’exposent à une concentration massive de particules fines, due à la pollution extérieure qui descend dans les stations, au système de freinage des trains (la friction des pneus dégage de nombreuses particules, remises en suspension dans l’air à chaque passage) et à la mauvaise ventilation dans certaines gares.
Dans les rues, des seuils règlementaires ont été instaurés. Si le taux de particules fines (PM10) présentes dans l’air dépasse 80 microgrammes par mètre cube d’air, l’alerte pollution est déclenchée.
Or, il n’existe pas ce type de réglementation dans le métro. À la station Auber, le taux moyen est de 330 μg/m³ sur les quais, contre seulement 20 μg/m³ dans la rue d’Auber, selon les chiffres de la région.
Un scandale sanitaire : selon AirParif, en France, la pollution de l’air est responsable de 48 000 décès anticipés par an.