Partager la publication "En Suisse, la première usine qui capture le CO2 pour en faire de l’engrais"
Comment ? En capturant le CO2 émis par les activités humaines, responsables du réchauffement climatique. Le tout, grâce à une technologie dite de « capture de l’air directe » (direct air capture), qui absorbe le dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère. Ouverte le 31 mai par l’entreprise suisse Climeworks, spécialisée dans les énergies renouvelables, cette usine est la première du genre.
Éponges à carbone
Le procédé de « capture de l’air directe » change la donne : les filtres des collecteurs d’air de l’usine agissent tels des éponges et prennent au piège le dioxyde de carbone déjà présent dans l’atmosphère. Plus besoin de poster le dispositif à la source d’émission pour que celui-ci soit efficace.
Avec cette usine d’un nouveau genre, Climeworks espère non seulement réduire la teneur de gaz carbonique de l’atmosphère, mais également en faire une activité rentable. Ses filtres brevetés sont réutilisables : il suffit de les chauffer à 100°C pour les remettre à neuf, par exemple en utilisant la chaleur d’un incinérateur de déchets.
Une partie du gaz est ensuite stockée sous terre. L’autre est revendue à des industriels ainsi qu’aux serres agricoles voisines, sous forme d’engrais, ce qui permettra « d’augmenter la croissance des laitues et autres légumes de 20 % « assure un communiqué de l’entreprise.
Une mise au vert utile mais coûteuse
L’entreprise précise néanmoins que son procédé est 1 000 fois plus efficace que la photosynthèse des végétaux, qui elle aussi contribue à capter le C02. Et donc plus économe en termes d’empreinte au sol : chaque filtre pourrait capturer 50 tonnes de CO2 par an contre seulement 50 kg pour un arbre.
Pas de quoi décourager Jan Wurzbacher : « Si nous voulons respecter les accords de Paris, nous avons besoin non seulement de commencer à développer ces technologies mais aussi de les améliorer et les mettre en œuvre à une plus grande échelle. Pour en arriver là, nous devons réduire nos coûts en recherche de un quart à un tiers et avoir une base clientèle beaucoup plus large « déclarait-il, cité par Vice, lors d’une conférence à l’université ETH de Zurich.