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Faire voler des panneaux solaires, le défi réussi d’une start-up française

Que sont-ils devenus ? Deux ans après notre premier article sur Zephyr Solar, une jeune entreprise sociale qui développe des « ballons solaires », celle-ci vient de recevoir le label « La France s’engage » et s’apprête à commercialiser son produit. L’occasion de faire le bilan avec sa co-fondatrice Julie Dautel.

Le 21/12/2017 par WeDemain
Cédric Tomissi et Julie Dautel sont les deux fondateurs de Zéphyr Solar. (Crédit : Zéphyr Solar)
Cédric Tomissi et Julie Dautel sont les deux fondateurs de Zéphyr Solar. (Crédit : Zéphyr Solar)

En 2015, We Demain vous présentait Zéphyr Solar. Une jeune entreprise de l’économie sociale dont le but est de produire des ballons solaires pouvant amener l’électricité dans les zones les plus reculées de la planète.
 
Deux ans plus tard, la start-up s’apprête à lancer la commercialisation de son ballon, présenté le 30 novembre dernier lors d’un événement à la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale à Paris. Et Zéphyr Solar vient de recevoir le label « La France s’engage » le 15 décembre des mains de François Hollande. L’occasion de faire le bilan sur l’avancement du projet avec Julie Dautel, sa co-fondatrice.

We Demain : Alors que les panneaux solaires traditionnels voient leur prix chuter très rapidement et sont accessibles à un nombre grandissant de personnes, pourquoi concevoir un « ballon solaire » ?

Julie Dautel : Pour l’heure, plus d’un milliard de personnes sur Terre n’a toujours pas un accès régulier à l’électricité. Et quand c’est le cas c’est souvent à l’aide d’un générateur qui pollue, fait du bruit et pose des problèmes d’approvisionnement en pétrole dans les zones reculées.
 
Notre solution, à l’inverse, est facile et rapide à déployer. Il suffit de gonfler le ballon avec de l’hélium et celui-ci est relié au sol par un câble qui transmet l’électricité produite à une batterie. Ainsi, on peut alimenter rapidement un campement humanitaire, un hôpital de fortune voire un festival de musique. Le tout avec de l’énergie propre et illimitée.

Quel est l’intérêt de faire voler des panneaux solaires ?
 
L’objectif est d’éviter l’ombre portée sur les panneaux par les arbres ou les bâtiments alentours. Ainsi leur rendement est optimal tout au long de la journée. Etre en hauteur permet aussi de multiplier les utilisations possibles. Notre ballon accueillera à terme des accessoires tel qu’un spot lumineux, une caméra d’observation ou une antenne WiFi.

Plus vous êtes haut, plus la zone de couverture de ces accessoires est augmentée et plus ils sont efficaces. La caméra voit plus loin, le WiFi couvre une plus grande zone… Et on peut bien sûr ajuster la hauteur du ballon selon les besoins.

Quels défis avez-vous rencontré depuis deux ans ?
 
Il a fallu vérifier la faisabilité technique de notre projet. Lorsque nous nous sommes lancés Cédric Tomissi et moi, nous étions de tout jeunes diplômés en design industriel. La principale contrainte était le poids des panneaux, qu’il fallait alléger. Notre dernier prototype ne pèse que 2 kilos par mètre carré, pour une puissance de 200 Watts sur la même surface. De quoi le placer dans le haut du marché en termes de performances !

Quand pourra-t-on le voir voler ?
 
Nous avons réussi notre premier test en avril dernier mais nous ne pouvons pas encore en partager les images car nous sommes en plein dépôt de brevet. C’est pourquoi d’ailleurs nous lançons un financement participatif de 500 000 euros qui nous permettra également de recruter un ingénieur et de lancer la commercialisation !
 
Nous avons reçu de nombreux prix ces deux dernières années, dont le dernier nous a été remis en personne par François Hollande, président de la fondation La France s’engage ! C’est un signal très positif qui montre qu’il est possible de s’engager et de donner du sens au travers de son activité professionnelle en alliant business et recherche d’impact.

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