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Pourquoi n’avait-on pas photographié intégralement la Terre depuis 43 ans ?

Malgré les progrès de la conquête spatiale, l’humanité ne possédait qu’une seule photo intégrale de sa planète, prise en 1972, avant d’en obtenir une nouvelle en 2015. Pourquoi ? Ingénieur français à la NASA, Nacer Chahat, l’explique à We Demain depuis Pasadena, en Californie.

Le 30/07/2015 par WeDemain
Malgré les progrès de la conquête spatiale, l'humanité ne possédait qu'une seule photo intégrale de sa planète, prise en 1972, avant d'en obtenir une nouvelle en 2015. Pourquoi ? Ingénieur français à la NASA, Nacer Chahat, l'explique à We Demain depuis Pasadena, en Californie.
Malgré les progrès de la conquête spatiale, l'humanité ne possédait qu'une seule photo intégrale de sa planète, prise en 1972, avant d'en obtenir une nouvelle en 2015. Pourquoi ? Ingénieur français à la NASA, Nacer Chahat, l'explique à We Demain depuis Pasadena, en Californie.

Le 21 juillet, la Nasa a dévoilé une vue de l’intégralité de notre planète. Cela vous semble anecdotique ? Détrompez-vous. Car il s’agit d’une première depuis la publication du célèbre cliché « The Blue Marble » (La « Bille Bleue »), rapporté par les trois astronautes d’Apollo 17 en 1972. Au delà de la prouesse technique, cette photographie iconique, prise à 400 000 kilomètres de la Terre, avait accompagné l’émergence d’une conscience écologique mondiale.

La photo de 2015, elle, a été réalisée à 1,6 million de kilomètres de notre astre par un appareil d’une résolution de 4 mégapixels, embarqué sur le satellite DISCOVR (Deep Space Climate Observatory). Envoyé le 11 février par un lanceur Falcon 9 de la société Space X, ce satellite a pour but d’étudier le changement climatique.
 

Au bon endroit, au bon moment

Il a donc fallu attendre 43 ans pour que la diva bleue daigne se faire shooter de pied. Pourquoi une telle attente ? Contacté par We Demain, Nacer Chahat, ingénieur français à la NASA explique, depuis Pasadena, en Californie :
 

« Les astronautes d’Apollo 17 ont été capables de réaliser ce cliché car à l’époque, en route pour la Lune, ils se sont trouvés au bon endroit, au bon moment grâce à l’approche du solstice de décembre : la Terre était alors entièrement illuminée ».

Pour capturer notre planète dans son intégralité, le satellite-photographe doit en effet se trouver précisément entre la Terre et le Soleil. Une position suffisamment éloignée pour que l’ensemble de l’astre entre dans son champ de vision.

« Les satellites météorologiques peuvent prendre des photos de la Terre, précise l’ingénieur, mais pas dans sa totalité. D’autant qu’ils se trouvent toujours dans la même position, depuis laquelle la Planète bleue apparait dans l’ombre la plupart du temps. »

C’est parce que le satellite DISCOVR se situe « en orbite fixe » au point d’équilibre gravitationnel entre la Terre et le Soleil, appelé le Point Lagrange L1, qu’il a été « non seulement capable de photographier la Terre dans son intégralité, mais également au bon moment, lorsqu’elle était totalement illuminée ».

De nouveaux clichés à l’automne

Maintenant que DISCOVR occupe cette position, d’autres portraits de la Terre sont en cours de réalisation. Les internautes y auront accès gratuitement dès l’automne, via un site Internet ouvert par la NASA. Ces clichés aideront également l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) à étudier les vents solaires en temps réel et à améliorer ainsi les prévisions atmosphériques.
 

Clara Potier
Journaliste à We Demain
@ClaraPotier

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