Partager la publication "Solaire et électrique : ce combi Volkswagen va faire un tour du monde zéro-carbone"
C’est le rêve de tout hippie baroudeur : un combi Volkswagen qui ne polluerait pas, ni ne coûterait un centime d’essence. Et c’est aussi le projet très concret d’un couple de Marseillais. Rémi Pillot et Alexandra Perfettin, ingénieur et architecte, ont décidé de prendre la route pour un tour du monde sans CO2.
Leur véhicule ? Un Volkswagen Transporter T3 de 1990 que le couple a rénové complètement pour l’équiper d’un moteur électrique, de batteries et de panneaux solaires. « L’idée nous est venue quand je suis partie en Erasmus en Espagne », raconte Alexandra. « Rémi a quitté son emploi pour me rejoindre et prendre le temps de réfléchir à ses projets de vie ».
Passionnés de mécanique et d’énergies renouvelables, ils décident alors d’acheter un van pour le convertir à l’électrique. « À l’origine, on voulait acheter un combi des années 1960 mais au final, ils sont beaucoup trop fragiles. Et il nous fallait un véhicule plutôt robuste pour affronter les 50 000km de routes et de pistes qui nous attendent. »
Le couple déniche en février 2017 un modèle 4×4, plus adapté au franchissement d’obstacles. Et dont la hauteur permet de fixer les batteries sous le châssis afin de gagner de la place dans l’habitacle.
Autre originalité du projet : toutes les pièces utilisées proviennent du réemploi. « Nous avons importé depuis les Etats-Unis une batterie de Tesla Model S de 85kwh, issue d’un véhicule accidenté. Le moteur Siemens vient lui d’un Ford Transit électrique ! », s’enthousiasme Rémi. « Nous avons mis un point d’honneur à n’acheter rien de neuf afin de baisser l’empreinte écologique de notre van ! » ajoute Alexandra.
« Ça n’a pas été facile car la loi française empêche pour l’instant toute conversion d’un véhicule thermique à l’électrique. Nous avons dû immatriculer notre van en Roumanie grâce au soutien d’un spécialiste local de la conversion. C’est absurde car il serait beaucoup plus écologique de transformer les véhicules anciens que d’en fabriquer de nouveaux. D’ailleurs, une association de garagistes français vient de lancer un appel dans ce sens », annonce Rémi.
Grâce à ces modifications, le van dispose désormais d’une autonomie réelle de 150 km. Un chiffre qui devrait doubler dès qu’Alexandra et Rémi auront fini de construire la remorque, qui contiendra un deuxième pack de batteries et des panneaux solaires pour une puissance totale de 14kW et une surface de 80m2. Panneaux qu’ils déploieront à chaque étape afin de recharger la batterie… moyennant une attente de deux jours ! En tout, le projet leur a déjà coûté 30 000 euros, dont 10 000 pour le van et autant pour la batterie.
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Mais n’est ce pas frustrant de faire un tour du monde en s’arrêtant tous les 300 km pour recharger pendant deux jours ? « Non, c’est le but du jeu. Nous comptons profiter de ce temps pour aller au contact des populations locales. Pour réaliser un documentaire et faire découvrir les énergies renouvelables. Et puis 300 km sur de la piste, ça représente facile 6 heures de route ! », commente Alexandra.
L’aménagement intérieur bénéficie lui-aussi du confort tout électrique : frigo à compression, pompe à eau pour l’évier, plaques à induction et même un petit chauffage. « Il nous aidera un peu dans l’Himalaya mais on est à peu près sûr d’avoir trop chaud tout le reste du temps. »
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Alexandra et Rémi entendent partir cet été, dès qu’ils auront fini de construire la remorque et de réunir les dernières subventions nécessaires à leur projet. « On va mettre le cap à l’Est et voyager au plus près de l’Equateur afin de bénéficier du meilleur ensoleillement. Après les Balkans, on rejoindra la Turquie, l’Iran puis la Chine, Singapour… et on trouvera là-bas un bateau pour nous emmener en Amérique Latine ».
We Demain leur souhaite bonne route !