Un violoniste imprime le premier violon électrique en 3D

Un ingénieur et violoniste professionnel a présenté récemment à Béziers le 3Dvarius, le premier violon électrique réalisé grâce à une imprimante 3D, qui propose un son de haute qualité, selon son créateur.
 
Trois ans de travail et de recherches ont été nécessaires à ce passionné, Laurent Bernadac, pour parvenir à ses fins. Il y a d’abord eu des essais en aluminium, un matériau qui s’est révélé trop compliqué à usiner. Le plexiglas, utilisé ensuite, a dû être abandonné, car les parties collées ont fragilisé le son, et l’instrument obtenu était trop lourd : un kilo, au lieu des 450 grammes habituels.
 

Résine et transparence

Né avec une imprimante 3D, le 3Dvarius, pour Stradivarius, est finalement en résine. Et transparent. Pour son concepteur, sa prise en main est « incomparable », son « poids idéal ». Et avec des coussinets, une décoration personnalisée, chaque modèle est unique. Quant au son, Laurent Bernadac le dit « idéal ».


 

« Je fais bien la distinction entre un violon classique et un violon électrique. J’ai installé du matériel haut de gamme. Il prend le son directement sur la corde et me permet de corriger les quelques défauts que je souhaitais », a expliqué le créateur, médaillé du conservatoire de Toulouse en violon jazz, autrement dit électrique. 

 
Lors de la fabrication, c’est un rayon laser qui vient solidifier des particules dans une cuve de résine liquide. Résultat : l’instrument est en une seule pièce. « Tout a été calculé pour résister à la tension des cordes et le design ne vient qu’amplifier l’élégance de l’instrument », souligne l’ingénieur.

La fabrication prend plusieurs jours. Il y a d’abord l’impression de l’instrument par la machine en 24 heures. Puis certaines parties en contact avec les doigts et la peau sont minutieusement polies pendant deux jours. Ensuite, une demi-journée est nécessaire au montage proprement dit, celui qui va donner une âme et un son à l’instrument.

« Un violon d’une exceptionnelle qualité »
 
À terme, Laurent Bernadac envisage de commercialiser son instrument. Mais déjà, à sa grande surprise, à peine quelques vidéos mises en ligne, les demandes ont afflué : une centaine de personnes a pré-commandé. 
 

« Le prototype coûte 10 000 euros. Nous sommes dans les prix d’un instrument traditionnel de même qualité, haut de gamme. Mais une fois que la production sera lancée, les prix vont fatalement baisser et cela restera toujours un violon d’une exceptionnelle qualité », assure M. Bernadac.

 
Encore faudra-t-il acheter l’imprimante. Son prix ? 600 000 euros. Pour y parvenir, Laurent Bernadac envisage un « financement participatif »

La rédaction (avec AFP)

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