La ville de demain avec Renault ZOE  > En Allemagne, la première maison « zéro énergie, zéro émissions, zéro déchet »

Written by 9 h 30 min La ville de demain avec Renault ZOE

En Allemagne, la première maison « zéro énergie, zéro émissions, zéro déchet »

Conçue par l’architecte Werner Sobek, cette habitation produit deux fois plus d’énergie qu’elle n’en consomme. Mobilisant des dizaines d’architectes et de chercheurs, elle se veut l’une des premières maisons “actives” au monde.

Le 23/07/2015 par WeDemain
Conçue par l'architecte Werner Sobek, cette habitation produit deux fois plus d'énergie qu'elle n'en consomme. Mobilisant des dizaines d'architectes et de chercheurs, elle se veut l’une des premières maisons “actives” au monde.
Conçue par l'architecte Werner Sobek, cette habitation produit deux fois plus d'énergie qu'elle n'en consomme. Mobilisant des dizaines d'architectes et de chercheurs, elle se veut l’une des premières maisons “actives” au monde.

Elle est perchée sur une petite colline de Stuttgart, dans le Bade-Wurtemberg, en Allemagne. Dotée d’une surface au sol de 85 mètres carrés, cette petite boîte de verre, de métal et de bois est recouverte de tissu en fibre de verre. Sur son toit, 40 panneaux photovoltaïques. Sur l’une de ses façades, des baies vitrées composées de trois couches de verre ultra-fines et ultra-isolantes. De quoi conserver la chaleur en hiver et la fraîcheur en été.

Construite sur mesure, B10 – du nom et du numéro de sa rue, le « Bruckmannweg » – est l’une des premières maisons actives au monde. C’est du moins comme cela que la présentent ses constructeurs, l’architecte et ingénieur en génie civil Werner Sobek, qui l’a conçue avec l’entreprise Schwäbische Alb, spécialisée dans la préfabrication de modules en bois. Assemblé en quelques mois, le bâtiment a été transporté puis déposé à son emplacement final à l’aide d’une grue. Il a été inauguré en 2014. 

Actif vs. passif

Qu’est-ce qu’une « maison active » ? « Un bâtiment innovant et durable, qui produit toute l’électricité dont il a besoin à partir de sources d’énergie durables, et dont les matériaux peuvent être recyclés à 100% », peut-on lire sur le site du projet. Contrairement aux maisons passives, qui en consomment une quantité infime, celle-ci produit deux fois plus d’énergie qu’elle n’en utilise.

À l’intérieur, une petite boîte de la taille d’un modem permet à la maison d’autoréguler sa consommation d’énergie solaire. Connecté au web, ce boîtier intelligent est capable d’analyser et de prédire la météo, puis de s’y adapter. S’il fait froid, le chauffage est automatiquement allumé. S’il fait chaud, il est mis hors tension.

Et ce n’est pas tout. Le même boîtier, en enregistrant les jeux d’ombres et de lumière, l’orientation des maisons voisines, des arbres et autres obstacles aux rayons du soleil, peut répartir la chaleur en fonction des besoins de chaque pièce et du temps qu’elles mettent à chauffer. Une fois ces données enregistrées, l’ordinateur les réutilise afin d’optimiser ses choix lors des saisons suivantes.

Dans ce cube, nul besoin d’actionner les interrupteurs, ni même les poignées de porte. Le boîtier intelligent s’en occupe. Ce dernier est capable d’allumer la lumière, d’ouvrir et de refermer les portes et les fenêtres, de moduler la température de l’eau, et même de contrôler l’activité d’un réfrigérateur. L’utilisateur peut ainsi choisir de laisser faire l’ordinateur ou de lui donner des ordres via sa tablette ou son Smartphone.

Écosystème énergétique
 

Pour ne pas perdre le surplus d’énergie produit par ses panneaux solaires – capables de générer jusqu’à 10 kW -, les concepteurs de cette maison l’ont équipée d’une batterie lithium-ion de 11 kW/h. Cette dernière stocke l’énergie pour la réutiliser pendant la nuit et par temps couvert. Et si la production dépasse la capacité de charge de la batterie, elle est utilisée pour alimenter deux voitures et deux vélos électriques, ainsi que le musée voisin, le Weissenhof, dessiné par Le Corbusier. L’architecte Werner Sobek a ainsi voulu inscrire ce bâtiment dans « l’éco-système de son quartier ».

Une construction affranchie des énergies fossiles ; de l’électricité 100 % renouvelable ; une gestion intelligente de sa consommation. C’est grâce à ces ingrédients que les concepteurs de cette maison entendent remplir l’objectif « triple zéro » qu’ils se sont fixé : « zéro énergie, zéro émission, zéro déchets ».  

La maison de demain
 

Loin d’être un simple démonstrateur ouvert au public, le bâtiment a pour vocation d’être un laboratoire vivant de la maison de demain. Les données enregistrées par ses capteurs sont actuellement analysées par une équipe de recherche de l’Université de Stuttgart, de même que par plus de 40 entreprises et projets partenaires.

Dès janvier 2016, B-10 sera mise gratuitement à disposition des personnes intéressées, qui pourront y habiter à raison de deux semaines afin de tester l’efficacité du système de pilotage, et plus globalement la viabilité de la maison in situ. En 2017, enfin, la maison sera déplacée, et éventuellement démantelée. Tâche plutôt aisée, puisqu’elle ne nécessite ni tuyaux, ni fondations ou sol. Et neutre sur le plan écologique, puisque les différents modules de la maison sont 100 % recyclables.

Si ses résultats sont concluants, le concept de B10 pourrait à terme être dupliqué ailleurs dans le monde. Ses fondateurs espèrent que la maison générera environ 8 300 kilowatts annuels, tout en en utilisant uniquement 4 200, soit une production deux fois supérieure à sa consommation.
 

Pour l’un des membres du projet, ce prototype pose une toute nouvelle question : « Avec B10, nous sommes passés de la question ‘comment utiliser aussi peu d’énergie que possible dans votre maison’ à ‘combien d’énergie votre maison peut-elle produire?' » À en croire ses concepteurs, dans un futur proche, la construction de 100 ou 1 000 maisons de ce type représenterait déjà « un changement majeur pour la planète ».

 


 

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